Comment réaliser une émission quotidienne sur la consommation alors que l'on ne consomme plus ? Le dilemme a touché le programme On n'est pas des pigeons, émission quotidienne de semaine d'access-prime-time de La Une. A partir du 24/03, les pigeons se sont donc repliés dans leur pigeonnier, avec interdiction de sortir. Et en abandonnant en bonne partie le registre 'consommation' pour se consacrer à la vie au domicile en temps de confinement. Cet accompagnement a aussi été étendu des jours de travail de la semaine au week-end. Avec des succès plutôt variables.
Le début du confinement correspond à une hausse sensible de l'audience du programme, qui compte en moyenne 178.000 spectateurs de début mars à la veille du confinement, pour dépasser les 300.000 en tout début de crise, avant que l'émission ne devienne On n'est pas des pigeons à la maison. Sur l'ensemble de la période commençant le 16 mars et se clôturant le 4 mai, la moyenne d'audience du programme est d'environ 217.000 spectateurs. La version On n'est pas des pigeons à la maison, qui ne débute pas tout de suite lors du confinement, est pour sa part suivie par en moyenne 207.000 personnes. Ce résultat est bien sûr plus élevé que la moyenne réalisée en début de mois, mais est à peine au-dessus de la moyenne d'audience de janvier 2020, qui était de 193.000 spectateurs. La première impression serait donc que la crise du Covid-19 n'a pas fortement bénéficié à ce programme, que les événements ont obligé à repositionner son projet éditorial.
la pente de la courbe d'audience de l'émission manifeste l'irrégularité des résultats non seulement au fil des semaines, mais aussi des jours de la semaine. Il ne faut pas perdre de vue que, dans sa nouvelle formule, l'émission a quotidiennement occupé son créneau, week-end compris. Et c'est souvent au cours des samedis et des dimanches que le programme rassemble ses audiences les moins importantes, alors qu'il attire ses plus hautes audiences hebdomadaires en début de semaine (lundi, mardi, plus rarement mercredi).
Dans ce contexte, une occupation continue de l'antenne ne garantit pas nécessairement une meilleure présence.
La réouverture des commerces et des services permettra-t-elle à ONPP des retrouver l'essence de son ADN?