User-agent: Mediapartners-Google Disallow: User-agent: * Disallow: /search Allow: / Sitemap: https://millemediasdemillesabords.blogspot.com/sitemap.xml

Regard médias

Il y en a des choses à dire sur les médias en Belgique…
Affichage des articles dont le libellé est Programmation. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Programmation. Afficher tous les articles

27 septembre 2022

sur La Première (RTBF), on n'est pas trop "feel"


Depuis un mois, La Première (RTBF radio) est en mode grille d'hiver.  Avec passage à la trappe de ce qui faisait tache et quelques époussetages qui renforcent le profil habituel de son offre de contenus. Étude d'un cas, peut-être parmi d'autres…

« Rendez-nous Diane Marois ! » Impossible de savoir combien d'auditeurs de La Première auront poussé ce cri depuis début septembre. Mais il y en aura sûrement eu. Même si des réactions d'auditeurs entendues çà et là, et peut-être des sondages, laissaient plutôt percevoir que Le feel de Diane, diffusé du lundi au vendredi de 14h30 à 16h00, ne correspondait pas aux attentes du cœur de cible classique de la très "radio de service public de référence" du boulevard Reyers. 

Et pourtant. Quelle originalité de remplir ce creux de l'après-midi radiophonique en créant sur les ondes une atmosphère, une tonalité inattendue. L'émission générait un climat dans lequel l'auditeur pouvait se plonger à sa guise, comme on s'enfonce mollement dans le canapé à l'heure de la sieste. Il était audacieux de délaisser à cette heure les sempiternelles obligations de diffusion de chanson française ou autres rengaines pour proposer pendant 90 minutes une couleur musicale inhabituelle et des artistes que la programmation permettait de découvrir a fil des plages. On était dans le clubbing, le laisser-aller au bord de la piscine.

ATMOSPHÈRE, ATMOSPHÈRE…

Bien sûr, il y avait la voix de Diane. Qui collait si bien à l'ambiance suscitée par la musique. Mais qui a dû déranger bien d'un "cher auditeur". Certains la voyaient mieux animer une fin de soirée, voire une émission de nuit. Jusqu'à la comparer à la voix de feu Macha Béranger. Sauf que cette dernière animait un talk-phone-show nocturne, et non une émission d'atmosphère. Certes Diane parlait à l'oreille de l'auditeur comme si elle partageait avec lui le sofa, voire un oreiller . Mais où est le mal ? 

N'était-ce pas là aussi une des originalités de cette émission que de casser les codes de la banalité programmatique du moment où, en journée, La Première attire le moins d'audience ? Parfois, et c'est dommage pour le côté "ambiance", Diane en faisait trop, invitait des artistes, des groupes, et le blabla cultureux envahissait les ondes au lieu de laisser l'auditeur plongé dans son bain de musique. Obligation contractuelle pour satisfaire les mânes francophiles des pouvoirs publics, ou réelle volonté de l'animatrice de démontrer qu'elle n'était pas qu'une machine à murmures de désannonces ? À chacun de voir. 

 

AU  CACHOT DIGITAL

Le feel de Diane a  passé l'arme à gauche. Définitivement ? « Non, non, non ! », répond-on officiellement. Elle est toujours là… Sur Jam, le dimanche de 10h à midi. De quoi inciter la foule de récalcitrants du DAB+ de se précipiter chez le marchand de récepteurs de radio numérique ? Ceux qui aiment faire la grasse matinée et/ou bruncher au lit plutôt que d'aller à la messe dominicale, peut-être. Mais les autres. ? Le feel… a reçu un enterrement de Première… classe. Pas sûr que relayer sur des radios digitales confidentielles ce qu'on avait pris le pari de mettre sur "la" chaîne de référence du service public soit le meilleur moyen de procurer une image positive à ces nouvelles stations.

LA DICTATURE DES FORMATS

Il est intéressant de voir par quoi Le feel… a été remplacé, tenant bien compte du fait que, dans ce créneau horaire, les auditeurs se comptent sur les doigts de peu de mains. Deux émissions ont repris l'horaire : un mini-programme d'une demi-heure intitulé Multitube, et un format classique d'une heure du nom de L'heure H

La Première renoue ainsi avec le mode de programmation classique des hautes radios de contenus de service public : développer au maximum les formats d'une heure. Avec, en l'occurrence, la difficulté provenant du temps d'antenne atypique de Un jour dans l'Histoire, qui ne dure pas, comme l'affirme la grille officielle (1) de 13h à 14h30, mais de ± 13h20 à 14h30. Sur La Première, les infos de 13h00 semblent rendre impossible un format sous-horaire dans cette case de la grille (13h20-14h). La Première a donc opté depuis longtemps pour un programme en extended-hour (± 1h10). Alors, si la norme est bien l'émission d'une heure (2), que faire à 14h30? Précédemment, la solution était trouvée via un programme musical de 90 minutes (3). On revient ici à la norme classique. Après un  module de 30 minutes (4), une émission occupe la case 15-16h.

1/2 HEURE POUR QUOI FAIRE ?

La première production, qui semble un peu là pour "boucher un trou" avant le retour à la norme programmatique horaire, est essentiellement musicale. On y  retrouve, dans un intéressant mix, des genres classiquement tolérés (voire adulés) sur La Première. On aurait presque l'envie de dire que ce programme court a des airs de famille avec le Pasticcio que Nicolas Blanmont présentait chaque dimanche de 10 à 11h sur la même chaîne, et qui a disparu de la grille (5). Peut-être ne sont-ce d'ailleurs pas que les airs qui sont de famille… L'association entre les éclectiques extraits musicaux y est accrochante, mais leur pertinence est peut paraître insuffisamment confirmée par le caractère apparemment fort juvénile de voix la présentatrice, présentée sur internet comme une  « actrice, musicologue et YouTubeuse belge » (6).

Si ce léger premier élément de remplacement du Feel… s'inscrit dans la logique d'occupation du temps d'antenne de La Première en début d'après-midi, on peut se poser plus de questions à propos de la production horaire qui le suit. En effet, le 15-16h accueille une émission totalement parlée, à contenus forts, qui requiert de son audience une attention soutenue tout au long de la durée de la diffusion.

DU RÉCIT À LA TONNE

L'Heure H (7) est une émission relevant du genre de la narration radiophonique, telle que l'on en trouve dans l'univers francophone sur plusieurs radios généralistes, assez couramment dans le même créneau horaire et avec le même format (Hondelatte raconte [Europe 1, 14h], Affaires sensibles [France Inter, 15h], L'heure du crime [RTL France, 14h30]…). L'acteur essentiel (et ici unique) du programme est le narrateur, qui n'en est pas à son coup d'essai. Connu comme un des piliers de l'animation de programmes de variétés de la RTBF télévision, il a récemment choisi de s'investir dans la narration d'événements historiques, et a déjà ponctuellement occupé l'antenne radio, sur des périodes courtes, avec des émissions de récits, notamment lors des programmations spéciales des fêtes de fin d'année, ou pendant les mois d'été (8). Il avait alors déclaré qu'il entendait devenir « le Pierre Bellemare de la RTBF » (9). 

L'expérience avait été limitée dans le temps, et les récits présentés n'étaient pas écrits à partir d'un hook particulier. Ici, le narrateur occupe une heure d'antenne cinq jours par semaine, en bâtissant toutes ses histoires à partir du même point d'accroche : l'heure fatidique du moment le plus important de son histoire. Bon nombre de ces épisodes sont, comme dans les programmes de même type sur d'autres radios, centrés sur des faits divers ou des affaires judiciaires. La durée de chaque récit est d'environ quarante minutes. Depuis le début des diffusions, rares sont les moments où est mentionné le nom d'un "auteur" ou d'un "collaborateur" qui aurait contribué d'une manière ou d'une autre à l'écriture de l'histoire. À quelques reprises, un auteur (ou co-auteur) est mentionné : un certain Valjean. Dans la plupart des cas, l'auteur est supposé comprendre que le récit a été documenté, construit, mis en ondes par le narrateur. 

 EXPLOIT (MAL) EXPLOITÉ ?

Est-ce bien ainsi que cela se déroule ? Ce serait un véritable exploit (d'autant que les thématiques des cinq épisodes de la semaine sont disponibles en ligne chaque lundi). Peut-être l'émission est-elle en fait produite par LDV Production, l'entreprise dont le narrateur est co-fondateur (10). Mais, dans ce qui est audible, rien ne l'indique.

On peut se demander pourquoi programmer pareil programme "phare" dans le désert d'audience de milieu d'après-midi. Sur d'autres stations, ce genre d'émissions est souvent proposé plus tôt après le temps de midi. Et en tout cas pas après une émission musicale. La séquence programmatique de l'après-midi de La Première semble peu cohérente : une émission historique à contenu fort, bâtie en deux temps ; un programme court à contenu musical ; une émission narrative à contenu historique fort. S'agit-il d'attirer sur l'antenne trois publics différents, un pour chaque émission ? Ou table-t-on sur le fait que l'amateur de contenus historiques, déjà nourri en début d'après-midi, tolérera l'écoute du programme musical pour retrouver ensuite un contenu plutôt historique présenté sous forme de récit ?

Les précédentes apparitions radiophoniques du même narrateur d'histoires avaient été programmées dans la tranche du temps de midi, sauf erreur entre 12 et 13 heures ou entre 13h15 et 14h. C'est-à-dire à la place du programme historique de début d'après-midi, ce qui paraît plus cohérent. Pourquoi ce programme aboutit-il alors dans la toundra du 15-16h ? Sinon peut-être parce que, comme sur d'autres radios, l'essentiel est moins la diffusion en linéaire que la création d'une série de podcasts mis en ligne, destinés à raffler une beaucoup plus large audience. On sait que, en France, ce type de podcasts occupe souvent les premières places des palmarès d'écoute en ligne.

La nouvelle occupation de cette case horaire d'après-midi manifeste la volonté de la RTBF de renforcer ses programmes à contenus. Mais n'aurait-il pas mieux valu placer cet exploit radiophonique dans une autre case, quitte à bousculer quelques dinosaures ?  

À moins que la RTBF elle-même n'y croie pas trop ? Dans ce cas, ne pourrait-on peut-être pas retrouver à cet endroit le Feel d'une certaine Diane ?

Frédéric ANTOINE

----

(1) https://www.rtbf.be/lapremiere/grille-programme
(2) Dans la grille quotidienne de La Première, on trouve actuellement 9 formats d'une heure sur 15 émissions/jour, tenant compte du fait que les "formats info" du matin et du soir sont évidemment plus longs. 
(3) Hors émissions d'info, on ne retrouve plus ce format long qu'à partir de 10h en matinée (cette longueur, d'ailleurs, ne se justifie pas). Dans le passé, l'émission humoristique de fin d'après-midi avait ce même format, récemment ramené à 60 minutes.
(4) Format qui se développe un peu :  $on ne retrouve désormais un autre après Déclic, Eddy Caeckelberghs voyant son "antique" émission de décryptage d'info rabotée de 30 minutes et diffusée à 18h30. 
(5) Et avec moins d'accent mis sur la musique classique. « Sentiment, figure, lieu, personnage , objet, animal…, Nicolas Blanmont évoque un mot ou un thème à travers huit siècles d’histoire de la musique. Classique bien sûr, mais parfois aussi plus contemporaine comme la chanson, le rock ou la musique de film. »
(6) https://www.ivoox.com/episode-1-conversation-avec-valentine-jongen-audios-mp3_rf_92241964_1.html
(7) À noter qu'une émission au titre identique, également à contenu historique, était diffusée le lundi à 22h sur Musiq3 aux alentours de 2016…
(8) Certaines de ces émissions radio ont ensuite connu des versions télévisées. 
(9) https://lameuse.sudinfo.be/408880/article/2019-07-05/jean-louis-lahaye-veut-devenir-le-pierre-bellemare-de-la-rtbf 
(10) Cette entreprise est composée de 30 collaborateurs,  dont des "concepteurs, story boarder, copywriter" (https://www.cinergie.be/organisation/ldv-production)

 


23 janvier 2022

"Face au Juge" (RTL-TVI): Pourquoi ça marche?


En janvier-février, les dimanches soirs en début de soirée, Face au Juge cartonne toujours sur RTL-TVI. Cela sera sans doute encore le cas cette année. Mais pourquoi donc cette émission-là dépasse-t-elle en audience toutes les autres? Quelle est sa recette? Et cela est-il prêt à durer?

 

526.645‏ téléspectateurs. Tel est le résultat d'audience (J+1) du premier Face au Juge de cette saison. Un résultat en dessous des scores réalisés l'an dernier, année Covid, mais aussi en 2019 (le programme avait alors débuté fin février). Le docu-réalité judiciaire de RTL-TVI a donc perdu des plumes à l'occasion de son premier numéro. Peut-être fera-t-il mieux par la suite (comme en 2019), mais ce résultat en baisse peut aussi être un indicateur de l'usure de la formule, ce qui serait assez normal vu le nombre d'années que ce programme existe.

 

EN TÊTE DE COURSE

Toutefois, même si son auditoire est en baisse, l'émission était toujours le 16 janvier dernier en tête des audiences, juste derrière le RTL Infos de 19h. L'an dernier, Face au Juge avait 4 fois occupé la première place des audiences journalières en Belgique francophone, et 2 fois la deuxième place. Un véritable record puisque, à part lors d'événements sportifs en direct, les Jt sont quasiment toujours en tête de ce type de classement en Fédération Wallonie-Bruxelles. Pour Face au Juge, ce résultat n'est pas neuf, comme s'il était inhérent au programme. Est-ce une question de format, de casting ou de programmation?

EFFET DE GRILLE

Sans mettre en cause les qualités de la réalisation, on doit constater que ses bons résultats sont d'abord justifiés par son positionnement dans la grille de RTL-TVI. La plage de début de soirée qui suit le Jt de la chaîne privée capte toujours beaucoup d'audience, par effet d'entraînement d'après-Jt, et en raison de la longueur du JT qui empêche, en lecture linéaire, d'enchaîner 'normalement' sur un autre programme, par exemple le 19h30 de La Une, après les infos sur RTL. 

De plus, traditionnellement, le dimanche soir s'avère être un des moments de la semaine où la télévision réunit le plus grand nombre de téléspectateurs. Face au Juge bénéficie de cette circonstance, de sa place après le RTL Info 19h, mais aussi de la présence, après le magazine, d'un programme de soirée particulièrement porteur. Début 2021, c'est en primetime du dimanche que la chaîne a diffusé Mariés au premier regard (suivi en 2e volet, de Mon admirateur secret).

Le même phénomène a touché, en 2021, l'autre série de docu-réalité En route avec la police locale, elle aussi diffusée en début d'année le dimanche à la suite des infos. Elle a, à chaque fois, figuré dans le top des audiences de la chaîne (Jt exclus).

PROXIMITÉ MAXIMALE

Le concept de l'émission contribue évidemment aussi à son succès. Appliquant à la lettre le vieux slogan RTL C'est vous, l'émission repose sur un effet miroir porté presque à son paroxysme. On sait, depuis les travaux de la sociologue Dominique Mehl, qu'une des recettes appliquées par la télévision post-moderne est d'avoir abandonné "la fenêtre" pour "le miroir" (1). Face au Juge reproduit la formule à merveille, et  de manière plus complète que d'autres émissions qui paraissent encore mieux correspondre à ce créneau (2). Elle fait rentrer le téléspectateur-type de la station au cœur du programme comme s'il en était l'acteur. Les contrevenants suivis dans l'émission pourraient être chacun d'entre eux. Ils sont issus des zones géographiques où l'on peut estimer que la chaîne compte le plus de téléspectateurs. Et les affaires montrées, justice de paix, tribunal tribunal correctionnel ou de police, constituent les niveaux de justice que n'importe quel citoyen peut rencontrer. Et ce principe est peut-être encore davantage applicable à l'audience de RTL-TVI, qui ne présente pas tout à fait le même profil sociodémographique que celui de Arte ou de La Trois, par exemple. Violences familiales, conflits de voisinage et entre propriétaires et locataires, rébellion vis-des forces de l'ordre, infractions au code de la route passant devant la Cour… dans Face au Juge, on y est. "Ça pourrait être moi." "Mais alors, comment on fait?" Chaque contrevenant devient une sorte d'exemple pour le spectateur, c'est-à-dire une espèce de héros particulier. Mais chaque juge suivi n'est pas en reste. Le tout donne en quelque sorte à l'audience un mode d'emploi de la Justice, avec un côté bon enfant.

DES ACTEURS REMARQUABLES

Le dernier composant de la recette Face au Juge, mais le premier en ordre d'importance, sont en effet les juges qui gèrent les dossiers. Sans eux, pas de programme, parce que pas de spectacle Ils ne font qu'appliquer la loi? Pas vraiment. Comme ils sont là pour juger, ils apprécient chaque situation, chaque contexte, et nuancent leurs jugements en fonction de nombreux critères qui empêchent le couperet de la Justice de tomber d'un coup ou de trop assommer le justiciable. Ce sont les juges qui sont bon enfant, et en ce sens qui brisent les représentations stéréotypées qu'a le public d'un Palais de Justice terrifiant, ou de juges intraitables et inaccessibles. En guise d'opération de relations publiques pour le monde judiciaire, cette diffusion annuelle en plusieurs épisodes vaut plus, et a davantage d'impact, que n'importe quelle campagne de communication coûteuse, confiée à de subtiles offices privées.

Ces juges sont des acteurs. Pour la plupart, ils se sont bâti un personnage que la vedettisation télévisuelle n'a fait que renforcer, voire exacerber. Parfois jusqu'à la caricature. Le plus remarquable de ces acteurs est évidemment celui du Tribunal de Première instance de Bruxelles, qui est devenu un véritable personnage médiatique. La série va en tout cas devoir s'en séparer, puisqu'il a quitté ses fonctions fin janvier 2021…

REALITÉ-TELÉ?

Tout ceci porte évidemment à s'interroger sur le statut de l'émission. Est-ce du reality-show, du docu-réalité, du docu-drama (docu-fiction) ou… du journalisme? La présence ponctuelles de courtes interviews des juges pourrait tendre à cette dernière option, de même que l'étrange affirmation faite dans l'intro de chaque émission ("C'est toujours un plaisir de vous dévoiler les coulisses de la Justice)". Mais celles-ci ne sont-elles pas un peu des prétextes, le poids des images captées constituant, en définitive, l'essence de l'émission? Ici, c'est la réalité que l'on veut montrer. Une fois les personnages (tant juges que prévenus) bien choisis, il suffit de laisser tourner les caméras, puis d'agir au montage pour construire le récit en séquences alternées, avec une voix-off journalistique peu présente, qui se contente en général raccourcit les péripéties inutiles ou résume les situations. 

Comme toujours en télé, la réalité montrée est ici une certaine réalité. Et comme souvent dans ce type de programme, une réalité traitée avec peu de distance… même si on ne jurerait pas de la même manière des séquences de Strip-tease ou des films de feu Manu Bonmariage, par exemple.

Quoiqu'il en soit, Face au Juge est le fruit d'une bonne recette de télé populaire. Mais qui dépend de la qualité des acteurs, de leur permanence, et de la diversité des vécus montrés. Ce que le public commence peut-être à moins ressentir…

Frédéric ANTOINE.

(1) MEHL Dominique, La fenêtre et le miroir, Paris, Payot, 1992.

(2) On pense ici à Vu à la Télé, version belge du programme britannique Gogglebox, lui aussi diffusé le dimanche en début de soirée sur RTL-TVI, qui ne réussit pas à atteindre les audiences de Face au Juge alors qu'il est l'application pure de principe de la télé-miroir puisqu'il prétend montrer au téléspectateur ce qui se passe dans les foyers le soir lorsque la famille ou les couples sont devant le petit écran.




07 août 2020

Des films vendredi et samedi à la tv française: les week-ends des spectateurs vont changer d'allure. En Belgique aussi


Les chaînes de télévision française sont désormais autorisées à diffuser des films les vendredis et samedis. 
Cela va changer la donne sur les petits écrans aussi pour les Belges, et pour la RTBF et RTL-TVI.

 
 
 
 
 
 
 
Le Journal Officiel de l'État français a publié jeudi 6 août (1) deux décrets concernant la télévision. L'un d'eux supprime les jours d'interdiction de diffusion de longs métrages pour les chaînes fixés jusque là le vendredi, le samedi, et le dimanche après-midi. Cette mesure, prise en janvier 1990 (2), visait à protéger les salles de cinéma de la concurrence du petit écran pendant l'essentiel de la durée du week-end. Estimant que cette interdiction ne s'appliquait de toutes façons pas aux plateformes de type Netflix, le gouvernement français a considéré qu'elle était devenue obsolète et a rendu la liberté de programmation aux chaînes. Celles-ci sont dès lors autorisées à diffuser davantage de films par an que jusqu'à présent.

Cette mesure sonne peut-être le glas de la diversité programmatique de la télévision française généraliste. Les chaînes y avaient en effet souvent coutume d'occuper leurs cases de primetime par des productions de fictions, aujourd'hui essentiellement orientées vers les séries. Mais devaient être plus imaginatives en fin de semaine.




De longue date, sur TF1, seuls les fins de semaine échappaient à la loi des fictions, les deux jours fatidiques de l'interdiction étant dans un premier temps consacrés à des variétés, puis aussi à des télé-réalités, voire des jeux. Sur France 2, l'offre au long de la semaine était plus diversifiée, quoique aussi dominée par les fictions. Le vendredi était ainsi une case de type "téléfilm", mais le samedi était réservé aux "variétés".

Zone protégée


C'est ainsi que les télévisions françaises ont conservé, contre vents et marées, une offre de programmes de divertissement et de variétés. L'interdiction des films en début de week-end a permis que perdurent des productions originales incluant des genres aussi divers que des jeux d'aventure de type Fort Boyard, des télé-réalités comme Koh-Lanta, The Voice ou la Star Academy, et des multitudes d'émissions de chanson, des Enfoirés aux Victoires de la Musique à N'oubliez pas les parole en passant par le Plus grand cabaret du monde, vestige télévisuel du temps lointain du Music-Hall. Le tout s'inscrivait dans une tradition antérieure à cette interdiction, dont l'Histoire n'oubliera jamais les célèbres shows de Gilbert et Maritie Carpentier.

Qu'adviendront ces programmes maintenant que des films peuvent capter l'audience les vendredis et samedis soirs, et que l'on sait les diffusions de films porteurs de bonnes audiences, peut-être davantage que certaines émissions de variétés? Pour les chaînes qui avaient choisi de ne pas jouer ces jours bannis la carte de la fiction, la question va se poser. Elle pourrait être moins prégnante pour les autres, sauf que la présence de films sur certaines stations concurrentes obligera forcément les autres compétiteurs à se repositionner. Le succès des soirées cinéma proposée à tire larigot pendant le confinement en a été un bon indicateur.

Dans le même cadre, les blockbusters de divertissement jusqu'ici calés en fin de semaine n'auront-ils pas intérêt à changer de jour de diffusion, l'audience globale de la tv étant traditionnellement moins forte en début de week-end? Bien sûr, il sera toujours plus tentant de proposer Koh-Lanta la veille d'un samedi plutôt qu'avant un jour d'école. Mais sera-ce le cas pour tous les programmes porteurs des vendredis et samedis?
Enfin, la télévision généraliste française ne va-t-elle pas perdre cette tradition historique du film du dimanche soir, seule case permise pour proposer un morceau de cinéma en fin de semaine, qu'avait inaugurée la première chaîne de l'ORTF dès les années 1960, que TF1 n'avait jamais abandonnée et que France 2 avait, elle aussi, choisit d'exploiter à partir des années 1990. La fin du film du dimanche soir, ce serait comme les dernières images d'une longue histoire…

En Belgique aussi…

Alors que le marché de la tv de fin de semaine était plutôt stabilisé en France, il pourrait donc bien éclater. Et en Belgique itou. Il ne faut en effet pas perdre de vue qu'un tiers des spectateurs francophones belges, en moyenne, sont chaque soir sur une chaîne française, et que les variétés et les télé-réalités de fin de semaine de TF1 sont, dans ce petit pays, des programmes forts en termes d'audience.

Mais l'effet français pourrait être plus fort. Car l'éventuel repositionnement des grilles des vendredis et samedis aura aussi, par ricochet, un effet sur celles des chaînes belges, qui visent plutôt actuellement à jouer la complémentarité face à l'offre forte des stations parisiennes. Après son magazine de début de soirée, La Une (RTBF) avait jusqu'ici coutume de proposer un téléfilm le vendredi et une série le samedi.Si le cinéma s'empare ces jours-là des deux chaînes françaises les plus regardées en Belgique, que fera la chaîne publique? Même question pour RTL TVI, qui n'a jamais cessé de proposer des séries le vendredi, et occupe maintenant sa case du samedi par une télé-réalité (d'ordinaire rachetée à… M6). Mais, à certains moments, comme en 2017-2018, la chaîne privée diffusait aussi des films le samedi soir! Devant une éventuelle offre plus alléchante des opérateurs français, il lui serait difficile de tenir la concurrence.

Il se passe donc toujours quelque chose sur le marché de la télé. Même si celui-ci est désormais concurrencé, dans la fiction, par l'offre des plateformes. Le secteur du divertissement restait l'une des spécificités propres à une culture, ou un pays. Une sorte d'exception culturelle. Le décret français en annonce-t-il la fin? En tout cas, dans l'éventualité d'un nouveau confinement dû au covid, il permettra aux chaînes d'Outre-Quiévrain de ne plus devoir s'arracher les cheveux pour savoir quoi diffuser les soirs de fin de semaine…

Frédéric ANTOINE.

(1)https://www.legifrance.gouv.fr/
/affichTexte.do;jsessionid=AFC12F7C9471BC0F01B8665B68E091CA.tplgfr38s_3?cidTexte=JORFTEXT000042211247&dateTexte=&oldAction=rechJO&categorieLien=id&idJO=JORFCONT000042210887

(2)https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000000342173&fastPos=1&fastReqId=938408427&categorieLien=cid&oldAction=rechTexte#LEGIARTI000025883985




08 mai 2020

Matinale radio : la "capitulaïsation" du mariage de la carpe et du lapin…

Le vendredi 8 mai voit se terminer sur la RTBF une expérience (en partie) radiophonique peu commune, entamée le lundi 23 mars, premier jour de la première semaine complète de confinement en Belgique : la réalisation de l'émission Le 6-9 ensemble. Le bilan de l'expérience permet de tirer quelques leçons sur ce qui fut en quelque sorte le mariage d'une carpe et d'un lapin.

Un produit hybride

Imaginée pour n'être diffusée qu'en période de confinement, et essentiellement conçue pour continuer à produire avec de petits effectifs deux programmes à l'origine totalement différents, cette émission à la fois radiophonique et télévisuelle peut être perçue comme un produit hybride de deuxième génération, fruit d'une greffe entre la matinale de la chaîne de radio La Première et une production antérieure, elle-même déjà issue d'une hybridation entre une partie de la matinale de la radio Vivacité et une émission de télévision diffusée sous la marque Vivacité, mais dont la majeure partie n'est pas diffusée sur les ondes de ce réseau radiophonique.…

Pour rappel, ce produit audiovisuel quasiment indéfinissable était jusqu'à l'arrivée du confinement divisé en deux parties: entre 6 et 8h du matin, Le 6-8, une émission de télévision à mi-chemin entre talkshow et info service, plutôt low-cost, diffusée sur le réseau de La Une télé, mais produite sous la marque Vivacité, et réalisée sur un plateau conçu comme un mix entre studio de radio et de télévision. Et, de 8h à 10h30, la diffusion simultanée sur les ondes de Vivacité et sur La Une télé, de deux émissions réalisées sur ce même plateau: de 8 à 9h, l'émission de divertissement Le 8-9, puis jusqu'à 10h30 le talk avec les auditeurs C'est vous qui le dites.

On a déjà beaucoup commenté ce concept quasiment inédit (1), dont on ne rencontre pas beaucoup d'exemples comparables à l'extérieur de la Fédération Wallonie-Bruxelles, où se mêlent codes de la radio de la télévision, mais dont la particularité est de ne pas modifier ces codes alors que la première tranche diffusée n'est proposée qu'en télévision, et que la deuxième fait, elle, l'objet d'une transmission à la fois radiophonique et télévisuelle.

De info ou du talk-show?

L'originalité 'au carré' du 6-9 ensemble est d'ajouter une troisième dimension à ce mille-feuilles, en y intégrant jusqu'à 9h du matin la tranche matinale de La Première, qui n'a a priori aucun point commun ni avec le contenu talk-service du 6-8, ni avec celui de l'offre de divertissement du 8-9. On peut comprendre que, en situation de crise, la solution choisie par l'opérateur public ait été de réduire son offre afin de concentrer ses moyens. Au cours de la période de confinement, la même situation a été vécue dans d'autres secteurs médiatiques. En France, par exemple, de nombreux quotidiens régionaux ont drastiquement réduit leur offre d'éditions régionales pendant la période de confinement.
Mais l'option choisie ici est de nature quelque peu différente.

Le site Auvio de la RTBF situe Le 6-9 ensemble dans sa rubrique "divertissement", et classifie l'émission comme un "talk-show". Ces caractéristiques sont celles qui étaient aussi utilisées pour définir Le 6-8 et Le 8-9. Mais cette catégorisation ne correspond toutefois pas à celle de la matinale de La Première qui, sous la dénomination Matin Première, présente en fait deux tranches différentes: un 6-7h présenté par une journaliste, et un 7-9 animé par un autre journaliste. Toujours sur Auvio, la RTBF positionne elle-même cette émission dans sa rubrique "info", et la qualifie de "magazine". Ce qui ne manifeste pas vraiment une même nature que le 6-8 et le 8-9.
Il est marquant de constater que ce sont les caractéristiques de ces derniers programmes qui ont, in fine, été utilisés pour identifier Le 6-9 ensemble.

Des tonalités sur tranche

Pourtant, sur Auvio, le texte de présentation de ce nouveau programme se termine par la phrase « Un rendez-vous qui sera autant informatif que "feel good". » L'intention du présent petit article n'est pas de mener une analyse de contenu approfondie de l'émission. L'inventaire des rubriques qui constituent l'essentiel des deux programmes permet toutefois d'apprécier la manière dont le 'cocktail' a été réalisé.
La première impression est que, dans Le 6-8, la tonalité des tranches 6-7 et 7-8 diffère sensiblement. La première tranche, où l'animation reste entre les mains de la présentatrice habituelle du programme télévisé, s'apparente plutôt dans sa première demi-heure à un programme de talk-show service, où la connivence est manifeste avec les invités, à qui on s'adresse de façon amicale. Au cours de la deuxième demi-heure y apparaissent par ailleurs des séquences classiques de type 'news', comme une revue de presse ou une chronique économique, qui conservent (sauf dans leur mécanique de relance) une morphologie assez conventionnelle.
Dans la seconde tranche, où l'animatrice joue en duo avec le présentateur attitré de la tranche 7-9 de Matin Première, la part d'éléments de nature informationnelle semble prépondérante, et l'adjonction du côté 'service', qui ne figure pas d'ordinaire dans la matinale de La Première, est plus faible. Dans Le 8-9, les choses s'inversent. Les chroniques légères et le divertissement prédominent largement. L'information n'est plus présente que de manière ténue. Entre 6 et 8 heures, le modèle s'apparente à un magazine d'informations, en version light par rapport au contenu habituel de la matinale de La première. De 8 à 9 heures, l'émission s'inscrit dans les rails du 8-9 habituel. Le seul élément de continuité entre les deux programmes, désormais réunis sous la seule bannière du 6-9 ensemble, est le ton de l'animation, assurée de 7 à 9 heures par la présentatrice habituelle du 6-8 et par le journaliste-présentateur de Matin Première. Mené de manière dialoguée, le ton se veut léger, enjoué, et ne mise pas trop sur le caractère 'sérieux' que l'on retrouve plutôt, du moins jusqu'à 8 heures, au sein-même des rubriques, chroniques et interviews.

Pour l'audience la plus forte

L'axe majeur de chacune des tranches ne paraît donc pas avoir été forgé en fonction de l'identité d'ensemble du produit, mais en tenant compte du volume d'audience potentiel dominant de chacune de ses composantes originelles. Dans ce cadre, la part de la consommation télévisuelle du programme restait bien inférieure à l'audience récoltée, en ce moment privilégié de prime-time radiophonique, par les deux chaînes de radio associées à l'opération.

Quelques données disponibles sur 2018-2019 situent le reach du programme télévisé à un peu plus de 80.000 spectateurs pour Le 6-8, et à un peu moins pour Le 8-9. En radio, (31/08/2019-05/01/2020), Vivacité compte près de 70.000 auditeurs à 6h du matin, plus de 200.000 aux alentours de 8h et à peine moins vers 9h. La Première en totalise plus de 65.000 à 7h, près de 90.000 à 8h et 56.000 à 9h. Entre 6 et 8h, l'audience de Vivacité radio ne concerne pas Le 6-8, puisque à ce moment-là le réseau radio est à l'heure de ses décrochages régionaux. L'audience qui prime à ce moment est celle de La Première, et il est logique que Le 6-8 se mâtine des couleurs de cette station de radio. Mais cela ne peut plus être de mise au-delà de 8h, lorsque Vivacité rejoint La Une pour la diffusion du 8-9. D'autant que, à ce moment-là, l'auditoire radio de l'émission est beaucoup plus importante que celui de la télévision.

Pâte homogène ou brouet grumelé?

Nous ne disposons pas de données permettant de confronter ces data habituelles avec la situation vécue lors de la crise covid. On ne peut toutefois s'empêcher de se demander si, au final, le mélange conçu à partir du talk-show tv et du magazine d'infos de La Première, puis entre ce dernier et le talk-show commun de Vivacité et de La Une, a contribué à produire une pâte homogène, prête à lever.
Ou si le produit final n'est pas resté grumelé, voire dans l'impossibilité de réussir le mélange de ses composantes. En raison des circonstances, on aura tendance à être positif, et à considérer que chacun a fait contre mauvaise fortune bon cœur, en donnant du sien autant que faire se peu. Mais de bonnes intentions conduisent-elles à réaliser de bonnes productions, non seulement digérables par mais aussi goûteuses pour ceux qui les consomment? Permettons-nous de laisser la question ouverte.

Entre 6 et 8h, le profil de l'auditoire de La Première est-il compatible avec celui d'un programme télévisé de La Une labélisé 'Vivacité', alors que, par exemple, c'est sur La Trois qu'est diffusée l'émission de débat QCFD d'abord proposée chaque avant-soirée sur La Première? Entre 8 et 9h, peut-on mixer de manière compatible l'auditeur de La première et celui-de Vivacité en leur proposant un programme identique, par ailleurs visible en télévision?

Des (in)-cultures difficilement (re)conciliables

Au-delà de cela, les auditeurs s'y retrouvent-ils? Le mélange de journalistes, animateurs et chroniqueurs n'y contribue pas forcément. A certains moment, l'auditoire de Vivacité sera étonné du sérieux ou de l'intellectualisme de certaines chroniques. A d'autres, ce sera le cas de ceux de La première, qui ne se retrouveront sans doute pas tout à fait dans les allusions ou références culturelles évoquées, ainsi que dans les angles à partir desquels un sujet est traité ou abordé.

On s'étonnera peut-être de voir ce décalage ou cette méconnaissance culturelle exploitée par l'un des présentateurs, qui n'hésite pas à reprendre, si nécessaire, les propos de l'autre animateur en les corrigeant ou les recadrant. Le titre du présent petit texte y fait par exemple référence, lorsque le 8 mai 1945 fut dans l'émission dénommé sur le plateau le jour de la "capitulaïsation". Et ce n'est qu'un des nombreux cas où cela s'est produit, cette différenciation culturelle étant manifeste, et ayant été exploitée par les animateurs, mais aussi par certains chroniqueurs, dès les toutes premières émissions.

L'audience de la radio en matinée étant aussi morcelée, surtout quand l'auditeur ne se trouve pas sur le chemin du travail dans sa voiture, l'habitué d'un des deux programmes —et plutôt de La Première— peut aussi s'être senti perturbé par ce qui lui a été proposé au moment où il s'est branché sur le programme, ou par la couleur d'antenne (par exemple, l'identité du jingle de début de journal parlé)…

Labo en direct live

Dès le commencement, le terrain du 6-9 ensemble était manifestement miné. Ceux qui ont fait le pari de l'expérience ont tenté de désamorcer plus d'une bombe. Ils y sont souvent parvenu. Mais n'ont-ils pas aussi parfois eux-mêmes créé l'une ou l'autre petite explosion? A l'heure où le credo de la RTBF est de supprimer les silos pour prôner l'horizontalité, le pari pouvait être tenté. Seules de véritables enquêtes de réception permettraient de déterminer si l'auditeur lambda (et non celui qui occupe les réseaux sociaux) s'est à ce point senti dépaysé par le mélange qu'on lui a proposé au réveil qu'il a préféré changer de crémerie radiophonique. Tout comme il restera un jour à se demander si, tant qu'à chercher à protéger la santé de son personnel en économisant le volume des équipes mobilisables dans les studios et sur les plateaux, il n'eût pas été plus pertinent de réaliser cet objectif à des heures de relativement faible audience plutôt qu'au moment phare de la journée radiophonique qu'est la tranche matinale. A moins que la raison ultime de tout cela ait été de préserver à tout prix le soldat 6-8, ce représentant  d'une incomparable polymorphie médiatique ayant peut-être autrement dû être sacrifié sur l'autel du confinement. Le 6-9 ensemble a, en tout cas, été un très intéressant laboratoire. Notamment parce que tout s'y est déroulé en direct live. Et sans filet.

Frédéric ANTOINE.


(1) voir notamment: F. ANTOINE, "Le nouveau « 6-8 » de la RTBF : Quand la TV fait de la radio…", https://radiography.hypotheses.org/1708, 5/9/2015 et F. ANTOINE, "Neither radio nor television: multimedia radio as social media - a case study with the PMS in French-speaking Belgium",  presntation in Siena ECREA Radio Section Conference, septembre 29019.

Ce que vous avez le plus lu