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Regard médias

Il y en a des choses à dire sur les médias en Belgique…
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18 novembre 2022

Grand-Place de Bruxelles : Un sapin à dimensions variables

Quelle est la taille exacte du sapin de Raeren placé ce jeudi matin sur la Grand-Place de Bruxelles ? Ce n’est pas aux médias qu’il faut poser la question si on veut avoir la bonne réponse. En effet, ceux-ci ont, ces derniers jours, communiqué des hauteurs variant de 18 à 40 mètres de haut.


Côté « sapin géant », on retrouve La Libre, Sud Info ou RTL Info qui attribuent à l’arbre une hauteur de « une quarantaine de mètres ». À l’opposé, les 18m sont évoqués par la VRT, L’Avenir ou Le Soir. Entre les deux, le JT de la RTBF titrait hier soir sur un arbre de 20m.Tout comme VEDIA. Ce matin, l’envoyé spécial de LN24 sur la Grand-Place parlait de « plus de 20m », alors que son collègue en studio affirmait que le sapin avait été « déraciné » dans un jardin… Avec tout cela, débrouillez-vous pour trier le vrai du faux.


À BONNES SOURCES

En fait, tout est question de source. Les médias qui imaginent un sapin géant recopient simplement un communiqué Belga, sans se poser de question à son propos. Ceux qui tournent autour des 20m. s’inspirent d’un communiqué de la ville de Bruxelles, diffusé aux environs du 11 novembre. Sur place à Raeren le 16/11, L’Avenir évoquait alors une hauteur estimée de 18 à 20m. Et sur place aussi à Bruxelles le lendemain, le journal se fixait sur 18m. Ce qui semble le plus logique. 


UN SIMPLE BON SENS

Faut-il être journaliste pour se rendre compte de l’impossibilité quasi complète d’avoir dans son jardin un sapin de 40m. de haut ? Selon les normes de construction actuelles, cela représenterait un immeuble de 15 étages. Difficile à imaginer à côté d’une villa.
Déjà avec sa hauteur réelle, le nouveau propriétaire de la demeure s’est dépêché de faire scier cet arbre pour éviter qu’il tombe sur sa maison en cas de tempête. Alors, avec 40m., on n’imagine même pas.
Vérifier semble difficile. Au risque de se contredire. En effet, le 11/11, reprenant le communiqué bruxellois, Sud Info écrit : « cet épicéa d’une hauteur de 20m. ». Quelques jours plus tard, pour ce média, la taille du sapin aura doublé. Un arbre qui croît aussi vite, cela vaut une citation au Guinness Book.


ET CE N’EST PAS TOUT…


On me dira que tout cela est du détail et ne remet pas en cause les fondements d’une info de qualité dont se revendiquent tous les médias. Certes, mais quand ça s’accumule, cela finit par poser problème. Ainsi, dans l’info qui nous concerne, les médias ont aussi patiné à propos de l’espèce du sapin. Il y a une grosse semaine, tout le monde parlait d’un épicéa. Depuis le 16/11, le sapin de Raeren s’est, quasiment partout, transformé en un Nordmann (sur LN 24, on parlait encore d’épicéa dans les infos du 17/11 matin). Un sapin qui mute en une semaine, c’est aussi un record… également dû à la source de l’info. Qui, sauf exception, n'est pas le journaliste qui a rédigé l’article.
Qu’il est bon de s’appuyer sur des sources. Quand elles sont fiables. Et qu’on peut les recouper. Même quand l’info provient d’une agence de presse…

Frédéric ANTOINE.

(cet article court a d'abord été publié sur le facebook millemedias express https://www.facebook.com/Millemedias)

24 mai 2020

Auvio : hier spreekt men ook nederlands

Même en ces temps de déconfinement, sortir de chez soi peut rester virtuel. Et peut permettre de se rapprocher de l'autre, même à distance. Pour preuve, la subtile initiation à la découverte de la langue néerlandaise à laquelle est actuellement (23-24 mai) soumis tout qui souhaite regarder une vidéo sur la plateforme Auvio.
Le premier message publicitaire auquel sera soumis l'usager avant d'accéder au programme qu'il aura choisi lui sera en effet proposé… dans la langue de Vondel. Et sans sous-titres.

De quoi devoir retrousser ses manches pour bien comprendre ce que BNP-Paribas-Fortis, et les entrepreneurs  en déconfinement que la banque soutient, entendent lui faire passer comme message.
Pas sûr non plus que la promotion qui passe ainsi de manière inlassable pour une micro-brasserie anversoise attirera du coup dans ses murs ou vers ses produits une myriade de francophones de Bruxelles et de Wallonie…

Mais sans doute est-ce l'intention linguistique qui compte. D'autant que la seconde pub qui précède le programme que l'on a choisi de regarder sur Auvio est, elle, en langue française, et sans aucun rapport avec le contenu de la précédente. Enfin presque. Le 23 mai, un des annonceurs tournant en boucle dans ce deuxième lever de rideau était lui aussi le producteur d'une bière, quasiment artisanale puisque sa particularité est que son houblon est déversé en quatre fois. Qui plus est, c'est une bière fabriquée, elle aussi, en Flandre. Et, il y a près de 150 ans, brassée de manière artisanale par un petit producteur de Kortemar, près de Dixmude. Aujourd'hui, elle est tombée dans l'escarcelle d'un grand groupe brassicole flamand lui-même détenu par un géant mondial de bière hollandais.
Mais renie-t-on jamais ses racines?

Non content de pouvoir déguster un message publicitaire conçu et rédigé dans la langue du nord du pays, l'utilisateur d'Auvio peut aussi dépasser cette première étape, et s'immerger totalement dans l'expression culturelle flamande, ou à tout le moins dans une partie d'entre elle. La plateforme offre en effet désormais un accès pendant une semaine aux 4 journaux télévisés produits par son alter ego néerlandophone.

Un progrès incontestable pour le Belge francophone, qui ne saurait de lui-même comment se rendre sur la plateforme VRT NU et s'y inscrire, ou qui n'aurait pas envie de fournir ses coordonnées privées à un service public flamand.

L'audience de ces JT flamands via Auvio est assez limité. Selon une comptabilisation réalisée le 24 à mi-journée, la fréquentation moyenne journalière sur la dernière semaine est d'environ 33 vues, mais le 40 vues sont fréquemment dépassées. Dimanche dernier 17 mai, elle a même été plus du double. A notre modeste échelle, nous ne disposons toutefois pas des moyens de savoir d'où viennent ces usagers, ni quels sont leurs profils.

Auvio affirme proposer aux abonnés de sa plateforme "toutes les éditions du JT de la VRT, diffusées tous les jours sur Eén et Canvas". Ce n'est pas tout à fait exact selon les jours, mais il faut reconnaître que l'offre de rendez-vous d'information est beaucoup plus riche sur le service audiovisuel public que côté francophone… L'archivage sur Auvio est aussi assez limité dans le temps, alors que VRT NU donne, lui, accès aux journaux télévisés jusqu'à un mois après leur diffusion.

Un plus incontestable eût été que ces émissions néerlandophones soient par exemple doublées, ou mieux sous-titrées, ce qui aurait fortement accru leur intérêt et leur utilité pédagogique pour les francophones. Cette rediffusion se serait alors inscrite au cœur dans la mission d'éducation permanente de la RTBF. Pour l'instant en tout cas, on n'en est pas encore là.

Pourtant, regarder à la suite le JT de 19h de la VRT et le 19h30 de la RTBF peut vraiment ne pas manquer d'intérêt. Ainsi, samedi 23 mai, la chaîne publique flamande ouvrait ses infos par un problème très préoccupant : dans une partie du Brabant flamand, la consommation d'eau vient déjà d'être réglementée et, à Overijse, sa distribution a même été arrêtée. Il n'y a plus d'eau aux robinets. La chose n'est pas neuve, mais se manifestait précédemment au cœur de l'été. Jamais en mai. Le JT de la VRT, qui a duré 44 minutes, a consacré 6 minutes 20 secondes à traiter ce sujet sous divers angles.
Sur la RTBF, le 19h30 a ouvert sur le prochain retour des touristes en Espagne, sujet ensuite étendu au déroulement des prochaines vacances d'été. Le traitement de l'info a pris 5 minutes 10. L'ensemble du JT a duré 38 minutes.


Frédéric ANTOINE

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