En tenant compte de l'audience jusqu'à sept jours après après la diffusion linéaire, le Top 2020 (1) des audiences télé ne change pas fondamentalement: ce sont toujours les Jt qui ont eu la cote l'année passée. De même que Questions et Prime. Mais, hormis l'info quotidienne, ce sont Les enfoirés, L'amour est dans le pré, Mariés au premier regard ou Top Chef, qui ont été pas mal regardés après leur jour de diffusion.
Les Jt, même spéciaux, ça ne se regarde pas beaucoup après leur jour de diffusion. Normal : l'info se périme vite, donc la date de validité de chaque Jt est fort proche du moment de sa production. Comme les Jt avaient cartonné en audience J+1, ils font évidemment la même chose en J+7. On retrouve dès lors dans ce Top annuel un classement identique à celui des audiences (presque) en temps réel, avec la domination des Jt et des éditions spéciales, et une présence de Questions en prime.
Conséquence logique de ce qui précède, les différences entre les scores d'audience J+1 et J+7 sont presque nuls (2), et en tout cas sans réelle signification.
Si l'on enlève le Jt mais que l'on conserve
Questions en prime (et en tenant compte de la remarque méthodologique faite à la note 2), on retrouve de nouveau une situation à peu près comparable en J+7 et J+1: la plupart des mêmes émissions ont dans les deux cas réalisés des scores fort proches. (3)
Enfoirés et télé-réalités
Si l'on retire Questions en prime, la situation change quelque peu.
On voit en effet entrer dans le classement des meilleures audiences un programme de TF1 (Les enfoirés), et des émission de RTL-TVI (L'amour est dans le pré et Mariés au premier regard) qui ne figuraient pas dans le Top 20 que nous avions réalisé sur les audiences J+1, ou comme Top Chef, qui n'était présent qu'à une occasion dans le classement J+1, et qui occupe ici de nombreuses places.
Le film Ni juge ni soumise, diffusé par la RTBF, n'aurait pas tout à fait dû figurer dans ce graphique, car il occupe la 21e place de ce classement, mais nous l'y avons intégré pour son caractère très significatif pour une analyse des usages d'audience entre J+1 et J+7. Comme Les enfoirés ou les télé-réalités de prime time de RTL-TVI, ce film n'a pas réalisé des audiences remarquables au moment de sa diffusion tv ou des heures qui ont suivi. C'est sur la distance que son auditoire a crû. Les enfoirés ou Ni juge ni soumise sont de vrais programmes de stock : on pourra encore les regarder plusieurs semaines, voire plusieurs mois après leur diffusion, ils n'auront pas pris une ride. Ce n'est pas tout à fait la même chose des télé-réalités et ses variantes de type 'compétition' de RTL-TVI et M6 dans la mesure où il ne s'agit pas là d'œuvres uniques, mais bien de prototypes reproduits au cours de de plusieurs épisodes. Leur échéance de validité de vision se situe donc bien quelque part : à la fin de leur semaine de diffusion, avant l'arrivée de l'épisode suivant.
Le programme qui bénéficie le plus de ce gain d'audience différée est sans conteste le grand show annuel de divertissement de TF1 au profit des Restos su Cœur, qui récolte au-delà de 200.000 spectateurs de plus en différé par rapport à sa diffusion linéaire. Résultat d'autant plus marquant que ce programme a été émis avant le confinement. Idem pour le portrait de la juge bruxelloise Anne Gruwez par
Jean Libon et Yves Hinant, qui gagne près de 150.000 personnes au cours de la semaine qui suit sa diffusion.
L'amour est dans le pré (2 épisodes à + 100.000 spectateurs), par contre, a été diffusé lors de la fin du second confinement, et en période de post-confinement.
Marié au premier regard et
Top Chef sont, eux, des programmes du premier confinement. Tout comme le show de François Pirette, dont nous avions relevé la relativement moyenne performance lors de sa diffusion linéaire, et qui remonte ici dans le classement. Les magazines d'info de RTL-TVI ne comptabilisent qu'une audience supplémentaire assez limitée, de même que la série docu-fiction
Appel d'urgence. Quant aux matchs de foot, on les regarde très peu après coup. C'est bien sur le vif que l'émotion de l'exploit captive le spectateur.
Frédéric ANTOINE.
(1) Pour le J+7, l'analyse n'a comptablisé les résultats que jusqu'au 22/12. Pour rappel, il en est à peu près de même pour les J+1
(2) L'étude ayant été menée à partir des résultats publics du CIM, elle repose pour le J+7 sur le classement des meilleurs résultats hebdomadaires, dans lesquels ne sont retenus pour les émission quotidiennes que leur meilleur score sur la semaine. Pour les Jt, ce défaut méthodologique est compensé en partie par le fait que les éditions spéciales sont comptabilisées séparément. Toutefois, comme le démontre le graphique, il y a des jours pour lesquels la comparaison est impossible, et qui ne figurent donc pas dans le premier graphique présenté dans ce texte.
(3) Pour les commentaires, cf. un article précédent analysant ce type d'audience.