User-agent: Mediapartners-Google Disallow: User-agent: * Disallow: /search Allow: / Sitemap: https://millemediasdemillesabords.blogspot.com/sitemap.xml

Regard médias

Il y en a des choses à dire sur les médias en Belgique…

07 août 2020

Des films vendredi et samedi à la tv française: les week-ends des spectateurs vont changer d'allure. En Belgique aussi


Les chaînes de télévision française sont désormais autorisées à diffuser des films les vendredis et samedis. 
Cela va changer la donne sur les petits écrans aussi pour les Belges, et pour la RTBF et RTL-TVI.

 
 
 
 
 
 
 
Le Journal Officiel de l'État français a publié jeudi 6 août (1) deux décrets concernant la télévision. L'un d'eux supprime les jours d'interdiction de diffusion de longs métrages pour les chaînes fixés jusque là le vendredi, le samedi, et le dimanche après-midi. Cette mesure, prise en janvier 1990 (2), visait à protéger les salles de cinéma de la concurrence du petit écran pendant l'essentiel de la durée du week-end. Estimant que cette interdiction ne s'appliquait de toutes façons pas aux plateformes de type Netflix, le gouvernement français a considéré qu'elle était devenue obsolète et a rendu la liberté de programmation aux chaînes. Celles-ci sont dès lors autorisées à diffuser davantage de films par an que jusqu'à présent.

Cette mesure sonne peut-être le glas de la diversité programmatique de la télévision française généraliste. Les chaînes y avaient en effet souvent coutume d'occuper leurs cases de primetime par des productions de fictions, aujourd'hui essentiellement orientées vers les séries. Mais devaient être plus imaginatives en fin de semaine.




De longue date, sur TF1, seuls les fins de semaine échappaient à la loi des fictions, les deux jours fatidiques de l'interdiction étant dans un premier temps consacrés à des variétés, puis aussi à des télé-réalités, voire des jeux. Sur France 2, l'offre au long de la semaine était plus diversifiée, quoique aussi dominée par les fictions. Le vendredi était ainsi une case de type "téléfilm", mais le samedi était réservé aux "variétés".

Zone protégée


C'est ainsi que les télévisions françaises ont conservé, contre vents et marées, une offre de programmes de divertissement et de variétés. L'interdiction des films en début de week-end a permis que perdurent des productions originales incluant des genres aussi divers que des jeux d'aventure de type Fort Boyard, des télé-réalités comme Koh-Lanta, The Voice ou la Star Academy, et des multitudes d'émissions de chanson, des Enfoirés aux Victoires de la Musique à N'oubliez pas les parole en passant par le Plus grand cabaret du monde, vestige télévisuel du temps lointain du Music-Hall. Le tout s'inscrivait dans une tradition antérieure à cette interdiction, dont l'Histoire n'oubliera jamais les célèbres shows de Gilbert et Maritie Carpentier.

Qu'adviendront ces programmes maintenant que des films peuvent capter l'audience les vendredis et samedis soirs, et que l'on sait les diffusions de films porteurs de bonnes audiences, peut-être davantage que certaines émissions de variétés? Pour les chaînes qui avaient choisi de ne pas jouer ces jours bannis la carte de la fiction, la question va se poser. Elle pourrait être moins prégnante pour les autres, sauf que la présence de films sur certaines stations concurrentes obligera forcément les autres compétiteurs à se repositionner. Le succès des soirées cinéma proposée à tire larigot pendant le confinement en a été un bon indicateur.

Dans le même cadre, les blockbusters de divertissement jusqu'ici calés en fin de semaine n'auront-ils pas intérêt à changer de jour de diffusion, l'audience globale de la tv étant traditionnellement moins forte en début de week-end? Bien sûr, il sera toujours plus tentant de proposer Koh-Lanta la veille d'un samedi plutôt qu'avant un jour d'école. Mais sera-ce le cas pour tous les programmes porteurs des vendredis et samedis?
Enfin, la télévision généraliste française ne va-t-elle pas perdre cette tradition historique du film du dimanche soir, seule case permise pour proposer un morceau de cinéma en fin de semaine, qu'avait inaugurée la première chaîne de l'ORTF dès les années 1960, que TF1 n'avait jamais abandonnée et que France 2 avait, elle aussi, choisit d'exploiter à partir des années 1990. La fin du film du dimanche soir, ce serait comme les dernières images d'une longue histoire…

En Belgique aussi…

Alors que le marché de la tv de fin de semaine était plutôt stabilisé en France, il pourrait donc bien éclater. Et en Belgique itou. Il ne faut en effet pas perdre de vue qu'un tiers des spectateurs francophones belges, en moyenne, sont chaque soir sur une chaîne française, et que les variétés et les télé-réalités de fin de semaine de TF1 sont, dans ce petit pays, des programmes forts en termes d'audience.

Mais l'effet français pourrait être plus fort. Car l'éventuel repositionnement des grilles des vendredis et samedis aura aussi, par ricochet, un effet sur celles des chaînes belges, qui visent plutôt actuellement à jouer la complémentarité face à l'offre forte des stations parisiennes. Après son magazine de début de soirée, La Une (RTBF) avait jusqu'ici coutume de proposer un téléfilm le vendredi et une série le samedi.Si le cinéma s'empare ces jours-là des deux chaînes françaises les plus regardées en Belgique, que fera la chaîne publique? Même question pour RTL TVI, qui n'a jamais cessé de proposer des séries le vendredi, et occupe maintenant sa case du samedi par une télé-réalité (d'ordinaire rachetée à… M6). Mais, à certains moments, comme en 2017-2018, la chaîne privée diffusait aussi des films le samedi soir! Devant une éventuelle offre plus alléchante des opérateurs français, il lui serait difficile de tenir la concurrence.

Il se passe donc toujours quelque chose sur le marché de la télé. Même si celui-ci est désormais concurrencé, dans la fiction, par l'offre des plateformes. Le secteur du divertissement restait l'une des spécificités propres à une culture, ou un pays. Une sorte d'exception culturelle. Le décret français en annonce-t-il la fin? En tout cas, dans l'éventualité d'un nouveau confinement dû au covid, il permettra aux chaînes d'Outre-Quiévrain de ne plus devoir s'arracher les cheveux pour savoir quoi diffuser les soirs de fin de semaine…

Frédéric ANTOINE.

(1)https://www.legifrance.gouv.fr/
/affichTexte.do;jsessionid=AFC12F7C9471BC0F01B8665B68E091CA.tplgfr38s_3?cidTexte=JORFTEXT000042211247&dateTexte=&oldAction=rechJO&categorieLien=id&idJO=JORFCONT000042210887

(2)https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000000342173&fastPos=1&fastReqId=938408427&categorieLien=cid&oldAction=rechTexte#LEGIARTI000025883985




03 août 2020

VOO: pour Orange ou pour Telenet? Plus qu'une question d'argent, un choix politique et philosophique


Ce 29 juin, le tribunal de l'entreprise de Liège suspendait la vente de 51% de VOO à la multinationale US Providence Equity, Dans la foulée, dans son dernier numéro, Trends-Tendances consacre un intéressant article au nouvel avenir qui peut désormais s'offrir à VOO (1). Mais, si l'entreprise de télécoms passait à Orange ou à Telenet, tout serait loin d'être pareil.
Le choix que devra faire Nethys sera donc aussi philosophique et politique.

Ce n'est pas encore fait. Mais il est acquis que la procédure de cession de VOO par Nethys va être reprise à zéro, et que l'appel d'offre sera, cette fois, transparent. Selon Renaud Witmeur, directeur général ad interim du C.A. de Nethys, il n'est pas acquis non plus que la solution précédente, consistant à ne pas céder la totalité du capital de VOO, sera maintenue. Mais le futur de l'opérateur n'est clairement plus dans le giron de l'entreprise liégeoise et de son intercommunale faîtière. La décision du tribunal de l'entreprise reposant sur une plainte déposée par Orange, rejointe ensuite par Telenet, il est clair que les deux acteurs télécoms seront cette fois sur les rangs des candidats au rachat.

EXTENSIONS STRATÉGIQUES


L'un et l'autre sont déjà présents sur le marché belge, mais dans des proportions différentes. Si Orange y propose une offre Tv+Internet+Mobile, son implantation dans le pays est d'abord liée à son rachat d'un réseau de téléphonie, et moins à son insertion dans l'univers de la télévision. Reprendre VOO changerait évidemment tout, et permettrait à l'acteur français de décliner en Belgique les mêmes types d'offres que celles qu'il propose en France.
Telenet, pour sa part, est déjà l'ogre du marché des telecoms en Flandre, et en partie à Bruxelles. Davantage qu'Orange, qui est essentiellement un fournisseur d'accès et de "tuyaux" de communication, Telenet a déjà un pied bien implanté dans l'autre pendant du marché, celui des contenus. Non seulement, comme VOO avec BeTv, il y contrôle le secteur historique de la pay-tv. Mais il s'est de longue date lancé dans la conquête de la télévision commerciale et est aujourd'hui, avec Vier, Vijf et Zes, le principal concurrent de la télévision publique VRT et des chaînes privées possédées par DPG, avec qui il a conclu en février 2020 un accord afin de lancer un "Vlaamse Netflix".

En aquérant VOO, Orange ferait lui aussi son entrée dans le cercle des fournisseurs de contenus, même si, à l'heure des plateformes numériques, l'intérêt qu'il y a à détenir un bouquet de pay-tv est sans doute aujourd'hui beaucoup moins intéressant qu'hier. Pour Telenet, racheter VOO permettrait un contrôle de tout le marché belge de la télédistribution, et de mener une concurrence frontale et unique à Proximus Pickx, ainsi que, de manière générale, à l'offre quadruple play de Proximus.

Telenet part à conquête du reste du marché belge. Orange part pour sa part à la conquête d'une partie de la Belgique. Avec, peut-être, le rêve d'un jour aussi absorber la partie flamande (mais ça, ce n'est pas gagné).

POLITIQUE ET PHILOSOPHIE

Au-delà de ces projets stratégiques, une autre différence sépare les deux potentiels candidats à la reprise de VOO: la nature de l'entreprise et son projet. Certes, les deux acteurs sont des opérateurs privés, fonctionnant selon les lois du marché, dans le cadre d'une économie libérale. Mais ils n'ont pas le même profil.


Telenet est aujourd'hui contrôlé par l'entreprise américaine Liberty Global. A très faible dose, celle-ci était déjà dans le capital du câblo-opérateur flamand depuis des années. Il y est monté en puissance en 2005 et en a acquis la majorité en 2007. A l'heure actuelle, Telenet est piloté par la société américaine, un des leaders mondiaux dans la gestion des réseaux de câblodistribution. Avec ses 58%, Liberty Global ne se contente pas de contrôler, mais aussi de diriger l'opérateur flamand. Autour de ce pilier fort, de petites parts de capital sont possédées par de nombreux fonds d'investissements non-belges, surtout américains et britanniques. Certains de ces fonds sont par ailleurs aussi propriétaires d'une partie du capital de Liberty Global, qui est contrôlée par des fonds d'investissements et des mutual funds. Quelques hedge funds possèdent aussi une très petite part de la société télécoms US. Les dix fonds d'investissements et les 10% des fonds mutuels les plus présents dans le capital de la société en possèdent ensemble plus de 75%. Celui qui détient la part la plus importante, Harris  Associates, gère ses placements via diverses sociétés dont notamment Oakmark, également actionnaire de Liberty Global.

Telenet est clairement dépendante d'une entreprise multinationale américaine, fonctionnant selon les logiques propres à ce marché. Céder VOO à Telenet revient à conforter cette domination mondiale des sociétés US qui dictent leurs lois au marché.

UN VIEUX RELENT PUBLIC


Orange n'appartient pas du tout à la même galaxie. La société Orange Belgique est contrôlée à près de 53% par la société mère éponyme, située en France. De nombreux fonds de placements étrangers sont aussi propriétaires d'une petite partie du capital de la société, dont des acteurs britanniques et américains. On retrouve parmi eux certaines sociétés qui sont aussi propriétaires d'une partie de Telenet: le Vanguard Group américain, ou la société de placements des fonds de la Banque de Norvège gérant les activités pétrolières de ce pays.
Orange Belgique est aussi, pour moins de 1%, entre des mains belges, celles de Degroof Petercam Asset Management.

En France, Orange est aux telecoms quelque chose de très proche de ce qu'est Proximus en Belgique. Bien avant Proximus, il y a avait la RTT, la Régie d'Etat des Télégraphes et des Téléphones. Outre-Quiévrain, avant Orange, il y avait les PTT.  Dans les deux cas, des monopoles d'Etat chargés de gérer des systèmes de communication. A l'heure actuelle, l'Etat belge possède toujours 53% de Proximus. L'Etat français contrôle lui, directement et via sa banque publique d'investissement, près de 23% du capital de Orange. L'essentiel du reste est en bourse (freefloat), mais entre les mains d'acteurs institutionnels.

Choisir Orange, ce n'est pas retourner à l'ère du monopole public. On se souvient d'ailleurs d'une époque où France Telecom avait été montrée du doigt pour les cas de suicides dans son personnel, mis sous pression pour des raisons de rentabilité. Tout n'y est donc pas rose et désintéressé. Mais l'acteur public n'y est pas totalement absent. De plus, la société est, à l'origine, issue du même bassin linguistique et culturel que le sud de la Belgique. Enfin, Orange est une entreprise implantée en Europe, et c'est de là qu'est organisée sa gestion. Et non à Wall Street.

Au-delà de considérations financières reposant sur le montant du chèque que chaque repreneur mettra sur la table, des enjeux plus larges devraient donc ici être pris en compte. Surtout lorsqu'on se souvient que, derrière Nethys, il y a toujours une intercommunale, Enodia. Et qu'après la pose du câble électrique, son ancêtre l'ALE avait entrepris, dans le cadre de sa mission de service à la société, de placer le câble de télédistribution sur toutes les façades de la province de Liège…

Frédéric ANTOINE.



(1) https://trends.levif.be/economie/magazine/quel-avenir-pour-voo/article-normal-1314847.html

01 août 2020

Rentrée au pays: tous les Belges pas égaux devant le formulaire

Depuis ce 1er août, le Passenger Locator Form est imposé à tous les Belges. Il existe désormais dans les trois langues nationales, à la fois dans une version directement complétable en ligne et sous forme d'un pdf à remplir dans certaines conditions. Mais quel parcours du combattant pour le trouver! Et, surtout, un petit étonnement : les mêmes infos ne sont pas demandées selon que l'on remplit le formulaire en ligne ou via le pdf…

Le PLF est enfin disponible! Enfin, si on le trouve dans la jungle d'internet. Une recherche "plf Belgique" sur Google fait immédiatement apparaître l'intitulé "Public Health Passenger Locator Form/Coronavirus Covid 19" renvoyant au site info-coronavirus.be/fr/plf. A condition de taper les bons termes dans le moteur de recherche, la quête ne semble pas très compliquée.
Par contre, bon courage si on se rend directement sur la page de garde du portail info-coronavirus.be. Prenez votre temps, et soyez un amateur de labyrinthes.

JEUX DE PISTE

On se trouve en effet d'abord devant un page d'ouverture qui n'aide pas l'estivant en retour vers la mère patrie. Les mots "Passenger Locator Form" n'y apparaissent nulle part et il faut deviner que, dans le bas de ce qui apparaît à l'écran, c'est dans le petit cadre "Vous partez en voyage?" qu'on pourra trouver l'onglet à partir duquel arriver, sur info-coronavirus.be, à la page info-coronavirus.be/fr/voyages/ qui, elle-même, sous le titre "Voyager en Europe- surveillez le code couleur de votre destination", mentionne, sans lien avec ce titre, que "toute personne revenant en Belgique doit remplir le Public Health Passenger Locator Form dans les 48 heures précédant son retour", et renvoie à la fameuse page donnant les infos sur le formulaire.

Ces pérégrinations accomplies, disons que, finalement, on y est. Sauf que on y est pas tout de suite quand même. Ce serait trop facile! La page info-coronavirus.be/fr/plf ne comprend bien sûr pas le formulaire. Elle se contente de mentionner "le formulaire est disponible ici".

Mais, en même temps, la même page ajoute qu'il est aussi disponible sur le site du SPF Affaires étrangères et de l'Office des Etrangers.
A vous donc de choisir: y aller en ligne directe, ou plutôt d'abord faire un tour par une autre case? En cliquant sur "disponible ici", on tombera tout de suite sur le fameux formulaire. Mais, si on passe par les autres propositions (dont on s'interroge sur la raison d'être), on sera reparti pour un tour de carrousel. En effet, par exemple, sur le site des Affaires étrangères, on aboutira à la page de garde du site, et ce n'est qu'en scrollant longuement que, au beau milieu de la page, entre deux tableaux, on finira par lire que, si on revient de l'étranger, on devra remplir un formulaire "disponible ici".

PAS TOUT À FAIT FRANÇAIS

On arrive alors enfin au nirvana: la page où se trouve le formulaire! Enfin, presque. La page travel.info-coronavirus.be/fr/public-health-passenger-locator-form comprend effectivement un formulaire à remplir en ligne, et qui permet d'obtenir un "confirmation code" (en anglais dans le texte). Mais elle propose aussi, sous certaines conditions, de passer par une autre formule (cf ci-après)… Ces formulaires existent dans quatre langues. En ce qui concerne la version en ligne mais il est clair que son inspiration n'est pas d'origine francophone.

Ainsi, outre la mention indiquée ci-dessus, il y est demandé trois fois d'y indiquer des dates sous la forme anglo-saxonne "dd/mm/yyyy". Une formule dont le sens, bien sûr, n'échappe à aucun ressortissant belge revenant de ses vacances.

Alors que le formulaire comprend au début une formule claire de type "je suis resté à l''étranger plus de 48 heures", la ligne suivante comprend seulement l'infinitif "voyager" précédant une liste de moyens de transport. Un infinitif dont le sens est peu compréhensible…

Autre exemple, à l'endroit où l'on demande à la personne de mentionner sa nationalité, l'onglet de réponses comprend juste une liste de pays. Ce qui signifie que le Belge répondra en somme "Je suis de nationalité Belgique", le Français "Je suis de nationalité France", etc. Pas de place ici pour les adjectifs. Mais bon, ne cherchons pas la petite bête: les mêmes anglicismes figurent dans les autres versions linguistiques du texte.

 

PAS TOUS ÉGAUX

Nuance importante annoncée ci-dessus: le formulaire en ligne ne concerne pas tout le monde. Pour pouvoir le remplir, on doit disposer d'un téléphone portable. Pour quelle raison? Impossible à savoir, le document ne l'explique pas. Magnanime, l'Etat fédéral mentionne donc que, si on ne dispose pas d’un numéro de téléphone portable, on doit compléter un autre document, vers lequel on est renvoyé, l'envoyer complété par mail à une adresse plf Belgium et en garder une copie imprimée avec soi. Le document en question est la version originale (mais en quatre langues) du plf mis en ligne le mois dernier, sous forme d'un pdf à télécharger, qu'il faut ensuite imprimer et remplir à la main.

Bonne idée, sans doute: tout le monde n'a pas un portable. Mais il est certain par contre que tous les vacanciers belges partis à l'étranger ont emporté dans leurs bagages leur imprimante, ou ont dans leur gite de montagne ou leur appartement à Marbella accès à ce service. Tout comme ils disposeront ensuite d'un scanner pour pouvoir copier le document rempli, avant de le renvoyer via ordinateur à l'adresse indiquée…

Des détails? Peut-être. Plus intéressant alors:  les informations demandées dans les deux documents ne sont pas tout à fait les mêmes. Le contrôle auquel le vacancier en voyage de retour est soumis n'est donc pas identique selon le formulaire qu'il remplit.


Ainsi, dans la version pdf, pas besoin d'indiquer de données précises  si on arrive en Belgique en bateau (alors que c'est expressément demandé dans le texte d'introduction). Aucune case du formulaire 'papier' ne concerne les navires. Dans le document en ligne, par contre, ce moyen de locomotion est à mentionner et à compléter, comme les autres.

Le formulaire pdf comprend aussi une case peu explicite où il faut indiquer à un endroit "Numéro de registre national belge/passeport ou numéro de carte d'identité". Dans la version en ligne, il y a clairement une case pour le numéro de registre national et une autre pour le passeport ou la carte d'identité. La version pdf n'invite pas à devoir indiquer distinctement les deux informations.

De même, le formulaire pdf demande d'indiquer le numéro de téléphone de son domicile ou de son bureau. Le "ou" est clairement notifié. Dans la version en ligne, il y a par contre deux cases bien distinctes pour le numéro du téléphone fixe et pour celui du bureau. On est invité à renseigner les deux, et pas un seul.

Le formulaire pdf est aussi très précis pour les enfants de moins de 16 ans. Il y a lieu de mentionner pour chacun d'eux leur identité complète et le siège occupé dans le moyen de transport utilisé. Le formulaire en ligne se contente pour sa part de demander le nombre d'enfants de moins de 16 ans. Point à la ligne.


Pour le fun, on mentionnera enfin l'habituelle absurdité à la belge: alors que le formulaire pdf doit être rempli par quiconque ne dispose pas de numéro de téléphone portable, on y demande évidemment à la personne d'indiquer… son numéro de téléphone portable…


Selon sa situation, le voyageur en retour vers la Patrie a donc intérêt à utiliser l'un ou l'autre des formulaires mis à sa disposition. Tout en sachant aussi que, pour la version pdf, il est clairement mentionné que les informations transmises seront détruites 28 jours après l'arrivée des personnes au pays. Alors que, dans le document en ligne, aucune mention n'existe à ce sujet.

Plus qu'une nuance?


Frédéric ANTOINE.

Ce que vous avez le plus lu