User-agent: Mediapartners-Google Disallow: User-agent: * Disallow: /search Allow: / Sitemap: https://millemediasdemillesabords.blogspot.com/sitemap.xml

Regard médias

Il y en a des choses à dire sur les médias en Belgique…

01 août 2020

Rentrée au pays: tous les Belges pas égaux devant le formulaire

Depuis ce 1er août, le Passenger Locator Form est imposé à tous les Belges. Il existe désormais dans les trois langues nationales, à la fois dans une version directement complétable en ligne et sous forme d'un pdf à remplir dans certaines conditions. Mais quel parcours du combattant pour le trouver! Et, surtout, un petit étonnement : les mêmes infos ne sont pas demandées selon que l'on remplit le formulaire en ligne ou via le pdf…

Le PLF est enfin disponible! Enfin, si on le trouve dans la jungle d'internet. Une recherche "plf Belgique" sur Google fait immédiatement apparaître l'intitulé "Public Health Passenger Locator Form/Coronavirus Covid 19" renvoyant au site info-coronavirus.be/fr/plf. A condition de taper les bons termes dans le moteur de recherche, la quête ne semble pas très compliquée.
Par contre, bon courage si on se rend directement sur la page de garde du portail info-coronavirus.be. Prenez votre temps, et soyez un amateur de labyrinthes.

JEUX DE PISTE

On se trouve en effet d'abord devant un page d'ouverture qui n'aide pas l'estivant en retour vers la mère patrie. Les mots "Passenger Locator Form" n'y apparaissent nulle part et il faut deviner que, dans le bas de ce qui apparaît à l'écran, c'est dans le petit cadre "Vous partez en voyage?" qu'on pourra trouver l'onglet à partir duquel arriver, sur info-coronavirus.be, à la page info-coronavirus.be/fr/voyages/ qui, elle-même, sous le titre "Voyager en Europe- surveillez le code couleur de votre destination", mentionne, sans lien avec ce titre, que "toute personne revenant en Belgique doit remplir le Public Health Passenger Locator Form dans les 48 heures précédant son retour", et renvoie à la fameuse page donnant les infos sur le formulaire.

Ces pérégrinations accomplies, disons que, finalement, on y est. Sauf que on y est pas tout de suite quand même. Ce serait trop facile! La page info-coronavirus.be/fr/plf ne comprend bien sûr pas le formulaire. Elle se contente de mentionner "le formulaire est disponible ici".

Mais, en même temps, la même page ajoute qu'il est aussi disponible sur le site du SPF Affaires étrangères et de l'Office des Etrangers.
A vous donc de choisir: y aller en ligne directe, ou plutôt d'abord faire un tour par une autre case? En cliquant sur "disponible ici", on tombera tout de suite sur le fameux formulaire. Mais, si on passe par les autres propositions (dont on s'interroge sur la raison d'être), on sera reparti pour un tour de carrousel. En effet, par exemple, sur le site des Affaires étrangères, on aboutira à la page de garde du site, et ce n'est qu'en scrollant longuement que, au beau milieu de la page, entre deux tableaux, on finira par lire que, si on revient de l'étranger, on devra remplir un formulaire "disponible ici".

PAS TOUT À FAIT FRANÇAIS

On arrive alors enfin au nirvana: la page où se trouve le formulaire! Enfin, presque. La page travel.info-coronavirus.be/fr/public-health-passenger-locator-form comprend effectivement un formulaire à remplir en ligne, et qui permet d'obtenir un "confirmation code" (en anglais dans le texte). Mais elle propose aussi, sous certaines conditions, de passer par une autre formule (cf ci-après)… Ces formulaires existent dans quatre langues. En ce qui concerne la version en ligne mais il est clair que son inspiration n'est pas d'origine francophone.

Ainsi, outre la mention indiquée ci-dessus, il y est demandé trois fois d'y indiquer des dates sous la forme anglo-saxonne "dd/mm/yyyy". Une formule dont le sens, bien sûr, n'échappe à aucun ressortissant belge revenant de ses vacances.

Alors que le formulaire comprend au début une formule claire de type "je suis resté à l''étranger plus de 48 heures", la ligne suivante comprend seulement l'infinitif "voyager" précédant une liste de moyens de transport. Un infinitif dont le sens est peu compréhensible…

Autre exemple, à l'endroit où l'on demande à la personne de mentionner sa nationalité, l'onglet de réponses comprend juste une liste de pays. Ce qui signifie que le Belge répondra en somme "Je suis de nationalité Belgique", le Français "Je suis de nationalité France", etc. Pas de place ici pour les adjectifs. Mais bon, ne cherchons pas la petite bête: les mêmes anglicismes figurent dans les autres versions linguistiques du texte.

 

PAS TOUS ÉGAUX

Nuance importante annoncée ci-dessus: le formulaire en ligne ne concerne pas tout le monde. Pour pouvoir le remplir, on doit disposer d'un téléphone portable. Pour quelle raison? Impossible à savoir, le document ne l'explique pas. Magnanime, l'Etat fédéral mentionne donc que, si on ne dispose pas d’un numéro de téléphone portable, on doit compléter un autre document, vers lequel on est renvoyé, l'envoyer complété par mail à une adresse plf Belgium et en garder une copie imprimée avec soi. Le document en question est la version originale (mais en quatre langues) du plf mis en ligne le mois dernier, sous forme d'un pdf à télécharger, qu'il faut ensuite imprimer et remplir à la main.

Bonne idée, sans doute: tout le monde n'a pas un portable. Mais il est certain par contre que tous les vacanciers belges partis à l'étranger ont emporté dans leurs bagages leur imprimante, ou ont dans leur gite de montagne ou leur appartement à Marbella accès à ce service. Tout comme ils disposeront ensuite d'un scanner pour pouvoir copier le document rempli, avant de le renvoyer via ordinateur à l'adresse indiquée…

Des détails? Peut-être. Plus intéressant alors:  les informations demandées dans les deux documents ne sont pas tout à fait les mêmes. Le contrôle auquel le vacancier en voyage de retour est soumis n'est donc pas identique selon le formulaire qu'il remplit.


Ainsi, dans la version pdf, pas besoin d'indiquer de données précises  si on arrive en Belgique en bateau (alors que c'est expressément demandé dans le texte d'introduction). Aucune case du formulaire 'papier' ne concerne les navires. Dans le document en ligne, par contre, ce moyen de locomotion est à mentionner et à compléter, comme les autres.

Le formulaire pdf comprend aussi une case peu explicite où il faut indiquer à un endroit "Numéro de registre national belge/passeport ou numéro de carte d'identité". Dans la version en ligne, il y a clairement une case pour le numéro de registre national et une autre pour le passeport ou la carte d'identité. La version pdf n'invite pas à devoir indiquer distinctement les deux informations.

De même, le formulaire pdf demande d'indiquer le numéro de téléphone de son domicile ou de son bureau. Le "ou" est clairement notifié. Dans la version en ligne, il y a par contre deux cases bien distinctes pour le numéro du téléphone fixe et pour celui du bureau. On est invité à renseigner les deux, et pas un seul.

Le formulaire pdf est aussi très précis pour les enfants de moins de 16 ans. Il y a lieu de mentionner pour chacun d'eux leur identité complète et le siège occupé dans le moyen de transport utilisé. Le formulaire en ligne se contente pour sa part de demander le nombre d'enfants de moins de 16 ans. Point à la ligne.


Pour le fun, on mentionnera enfin l'habituelle absurdité à la belge: alors que le formulaire pdf doit être rempli par quiconque ne dispose pas de numéro de téléphone portable, on y demande évidemment à la personne d'indiquer… son numéro de téléphone portable…


Selon sa situation, le voyageur en retour vers la Patrie a donc intérêt à utiliser l'un ou l'autre des formulaires mis à sa disposition. Tout en sachant aussi que, pour la version pdf, il est clairement mentionné que les informations transmises seront détruites 28 jours après l'arrivée des personnes au pays. Alors que, dans le document en ligne, aucune mention n'existe à ce sujet.

Plus qu'une nuance?


Frédéric ANTOINE.

Ce que vous avez le plus lu