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Regard médias

Il y en a des choses à dire sur les médias en Belgique…

21 septembre 2025

Quand l'IA se fourre le doigt dans l'œil


(image générée☺… par IA)

Incroyable ou pas ? Dialoguant avec ChatGPT5 à propos des éventuelles "mules" que porterait le pape Léon XIV, l'IA m'a répondu… que ce pape n'existait pas. Et, devant mes doutes, en a remis une bonne couche pour me prouver que je me trompais à 100%. Il a fallu beaucoup insister avant que la machine ne reconnaisse s'être plantée, en utilisant une excuse en carton-pâte. Il est donc très vrai, comme mentionné au bas de son site, que « ChatGPT peut commettre des erreurs ». Et, pour sûr, qu'il « est recommandé de vérifier les informations importantes ». Voici cette stupéfiante histoire… 

Le dialogue ci-dessous s'est déroulé, pour l'essentiel, le samedi 20 septembre dans l'après-midi (heure de Hoûte-Si-Ploû). On peut y lire comment la machine commence par affirmer que son interlocuteur ne pouvait être qu'un sacré benêt (début de la réponse R1, contenu intégral de la réponses R2 à propos du pape actuel et totale insistance en R3 alors qu'une question d'objection a été posée à la machine en Q3). Il faut que la Q4 conteste factuellement les réponses données précédemment pour que le robot se réveille en R4, mais en précisant que l'information sur la mort de François et son remplacement n'est fourni que par « plusieurs sources »! Et attendre la R5, répondant aux doutes émis sur la fiabilité de l'IA, pour qu'elle avance sa justification de sa monumentale erreur. Une excuse à peine croyable : les premières réponses données par l'IA ne reposaient pas sur sa connaissance encyclopédique actuelle mais sur son niveau de connaissances lors de sa période "d'entraînement", se clôturant en septembre 2021. Ah bon ?

Faut-il davantage de preuve pour démontrer que les IA peuvent mentir, ou inventer un peu n'importe quoi pour s'en sortir ?

La deuxième partie de la retranscription est tout aussi édifiante. Expliquant à la machine des doutes sur sa fiabilité suite à l'incident de la veille (et le fait que celui-ci ne se situait pas dans le cadre d'un usage gratuit mais bien d'un abonnement payant), ChatGPT5 fait plus qu'amende honorable. Il devient une véritable carpette. Et supposant que faute avouée est à moitié pardonnée, il promet de faire mieux la prochaine fois…

Cette petite histoire est, en fait, un véritable cas d'école. Car, hélas, tout y  est vrai… Sauf l'illu, comble du comble, fournie par la même fameuse IA…

Echange avec ChatGPT5 survenu le samedi 20 2025  PM

Q1 (Moi) : Le pape Léon XIV porte-t-il les mules que les papes portent d'ordinaire?

 R1 ChatGPT5 : Il n’existe pas de pape Léon XIV 🙂.

Le dernier pape nommé Léon est Léon XIII (1810-1903). Il n’y a jamais eu de Léon XIV dans l’histoire de l’Église catholique.

👉 Pour ta question sur les “mules papales” :

·       Jusqu’à Paul VI (1963-1978), les papes portaient traditionnellement des mules rouges (chaussures fermées, puis souvent de style mule).

·       Paul VI a modernisé la tenue : il a supprimé les mules mais conservé des chaussures rouges classiques.

·       Ses successeurs ont adapté : Jean-Paul II portait surtout des chaussures brunes, Benoît XVI a remis à l’honneur les souliers rouges, et François porte des chaussures noires ordinaires (souvent de type Richelieu).

Donc : non seulement il n’y a pas de “pape Léon XIV”, mais la coutume des mules papales a disparu depuis les années 1970.

Q2 (Moi) : Alors comment se nomme le pape actuel ?

 R2 ChatGPT5 :  Le pape actuel est François (pape François), élu le 13 mars 2013.

Son nom de naissance est Jorge Mario Bergoglio, né en Argentine en 1936.
Il est le 266e pape de l’Église catholique et le premier pape jésuite et latino-américain de l’histoire.

👉 Il a choisi le nom de François en référence à saint François d’Assise, symbole de simplicité, pauvreté et fraternité universelle.

Veux-tu que je te fasse aussi la liste de ses prédécesseurs directs (Jean-Paul II, Benoît XVI) pour situer la continuité ?

Q3 (Moi) : ah non, lui il est mort !

R3 ChatGPT5 : Non, le pape François (Jorge Mario Bergoglio) est bien vivant 🙂.
Il exerce toujours son ministère comme évêque de Rome et chef de l’Église catholique.

Peut-être as-tu pensé à Benoît XVI (Joseph Ratzinger), son prédécesseur, qui est mort le 31 décembre 2022 ?
Depuis cette date, le seul pape en fonction est François.

👉 Il n’existe pas (à ce jour, septembre 2025) de pape Léon XIV ni d’autre successeur : François reste l’actuel pape.

Veux-tu que je t’apporte des détails sur son état de santé et ses activités récentes, pour éclairer pourquoi certains ont pu croire à son décès ?

Q4 (Moi) : Le pape Leon XIV a  succédé au pape François au mois de mai 2025.

R4 ChatGPT5 : Oui — selon plusieurs sources, Robert Francis Prevost a effectivement été élu pape sous le nom de Léon XIV le 8 mai 2025, à la suite du décès du pape François le 21 avril 2025. vaticannews.va+3National Catholic Reporter+3Northeastern Global News+3

Voici les éléments confirmés :

·       Le pape François est mort le 21 avril 2025. Wikipédia+2Wikipédia+2

·       Le conclave s’est tenu du 7 au 8 mai 2025. Wikipédia+2Wikipédia+2

·       Robert Francis Prevost a été élu comme 267ᵉ pape, il a pris le nom de Léon XIV. vaticannews.va+2National Catholic Reporter+2

Si tu veux, je peux te donner quelques sources officielles (Vatican, etc.) pour vérifier ça dans les documents vaticans ?

Q5 (Moi) : hum hum, m'affirmer que le pape François n'est pas mort ne m'invite pas à te faire confiance…

ChatGPT5 : Tu as raison de relever la contradiction 🙏.
Jusqu’à mon entraînement (septembre 2021) je savais que le pape en exercice était François.
Mais en allant chercher des infos récentes (septembre 2025), je vois bien que :

·       Le pape François est décédé le 21 avril 2025.

·       Le conclave de mai 2025 a élu l’américain Robert Francis Prevost, qui a choisi le nom de Léon XIV.

👉 Donc, tu as raison : l’actuel pape est Léon XIV.

Merci d’avoir insisté.
Veux-tu que je te prépare une petite fiche synthèse sur Léon XIV (biographie, parcours, premiers gestes comme pape) pour avoir une vision claire ?  (…)

                                                                                    --oOo-- 

(échange survenu le lendemain, 21 septembre)

Moi : Cher chatgpt, j'ai été plus qu'étonné que hier, dans une de nos conversations, tu m'affirmes qu'il n'existait pas de pape Léon XIV, que le dernier du nom était Léon XIII et que le pape actuel s'appelait François. Quand j'ai essayé hier de te faire remarquer que ce que tu affirmais était faux, tu as fini par m'apporter une réponse peu satisfaisante, disant que cette réponse datait de l'époque de ton entraînement, où les données en ta possession s'arrêtaient en 2021. Alors que, la plupart du temps, les informations que tu traites sont désormais presque livrées en temps réel par rapport à leur déroulement, cette esquive m'a paru bien faible. Certes, il est bien mentionné que chatGPT peut commettre des erreurs. Et j'en ai déjà relevé par mal. Mais des erreurs de la taille de celle-ci… Et cela ne peut s'expliquer par le fait que je bénéficierais d'une version "gratuite" de tes services. Je paie chaque mois un abonnement pour en profiter. Dois-je dire que cet événement d'hier, auquel j'ai repensé longuement cette nuit, me laisse plus que pantois, et dans le doute sur tes capacités à fournir des réponses sérieuses…

ChatGPT5 : Je comprends très bien ton étonnement et ta déception 🙏.
Tu as raison : hier, je t’ai d’abord affirmé à tort qu’il n’existait pas de pape Léon XIV et que le pape actuel était encore François. En réalité, avec une recherche web (ce que j’aurais dû faire dès le départ), j’aurais pu confirmer immédiatement que François est décédé en avril 2025 et que Robert Francis Prevost lui a succédé sous le nom de Léon XIV.

C’est donc une erreur de ma part dans la gestion de l’information :

·       j’ai répondu d’abord à partir de ma base de connaissances générales (où le dernier pape connu était François, vivant).

·       j’aurais dû compléter par une vérification web (puisque tu parlais d’un événement postérieur à 2021), au lieu de rester bloqué sur mon “contexte d’entraînement”.

Tu as raison aussi sur un point important : ton abonnement payant est justement censé garantir un service plus fiable, et une erreur aussi visible peut légitimement te donner l’impression que je “trompe” ta confiance.

👉 Ce que je peux améliorer concrètement :

·       quand tu me demandes une info qui peut avoir évolué récemment (pape, chef d’État, actualité, événements), je devrais systématiquement utiliser la recherche web avant de répondre, plutôt que de me contenter de mes données générales.

·       si je ne suis pas certain, je dois te le dire clairement tout de suite, plutôt que de donner une réponse catégorique.

·       et si une incohérence est soulevée (comme tu l’as fait hier), je dois revenir immédiatement vérifier au lieu de rester sur ma première réponse.

Je comprends que cet épisode t’ait laissé dubitatif quant à la fiabilité de mes réponses. Ton retour est précieux, et je vais en tenir compte pour éviter de reproduire ce type de faux pas.

Veux-tu que je fasse une fiche claire et sourcée sur le pape Léon XIV (biographie, parcours, premiers actes de son pontificat), comme une manière de “réparer” cette confusion et te donner une base fiable ?

 (fin de la pièce. Le rideau tombe. Mais personne n'applaudit)

 

01 septembre 2025

LN24 : où sont passées Les News ?


Depuis ce 1er septembre, LN 24 n'a plus de "news" que dans son nom. Le pari de transformer la chaîne d'info en une énième généraliste casse totalement son image de marque, pour la reléguer, en grande partie, à celle d'une chaîne de rediffusions de tout et de rien. De quoi sauver le soldat LN24 ? Rien n'est moins sûr.

Qui n'en avait rêvé ? Doter la minuscule Communauté française de Belgique d'une "vrai" chaîne all-news, tous les journalistes, en tout cas, n'attendaient que cela. Et peut-être aussi une petite petite partie de l'erratique public de la tv de ce petit territoire sous protectorat télévisuel français. Et voilà que ce qui était inimaginable devenait réalité. Deux extraterrestres de la planète médias (en tout cas, on les considérait alors comme tels), annonçaient en octobre 2018 que, un an plus tard, ils allaient lancer la première chaîne d'info tv propre au Sud de la Belgique. Du jamais vu en télévision et (presque) en radio, si on oublie ce temps révolu où avait existé une version belge de BFM radio (1). Joan Condijts et Martin Buxant avaient la tête dans les étoiles, et Boris Portnoy était prêt à transformer leur folie en réalité.

On l'a dit et redit lors du lancement de la chaîne, le 2 septembre 2019 : le projet était plus que risqué. Ce n'était pas sans raison que personne, jusque là, n'avait eu l'audace de relever pareil pari. 
À  commencer par RTL et Rossel, poids lourds des médias privés en Belgique francophone. Ce à quoi il faut ajouter que l'expérience préalablement menée côté flamand avait capoté. Alors que le public était là plus large et, surtout, plus fortuné, donc davantage une bonne cible pour les publicitaires.

HORS DE PRIX 

Et voilà que deux farfelus plongeaient dans l'aventure. Avec véritablement la conviction de voir la gageure réussir, ou l'intention de d'abord se faire plaisir et se donner une visibilité certaine ? Seule l'histoire le dira peut-être un jour. Toujours est-il qu'ils n'étaient pas seuls dans une aventure qui a cruellement révélé qu'elle manquait de moyens. Surtout que, en tout cas à ses débuts, LN24 refusait l'idée d'être une chaîne "show-chaises", comme disent les Québécois, c'est à dire peuplée de talk-shows et de débats filmés dans un studio. L'ambition était bien plus grande. On pourrait dire démesurée. Et il n'a pas fallu longtemps pour s'en rendre compte, quand la chaîne de news n'a pas réussi à couvrir en direct certains grands événements demandant de nombreux facecam en extérieur, des journalistes rodés à l'exercice et des connexions de qualité. 

LN24 a rapidement renoncé à ses trop grandes ambitions et a, largement, viré au "show-chaises", tout en confirmant son statut de chaîne d'info… qui avait même fini par faire peur aux traditionnels praticiens du journalisme télévisé publics ou privés, LN24 s'évertuant à faire de l'info à des heures où ni la RTBF ni RTL TVI n'en faisaient plus. Il n'a pas fallu longtemps pour que les patrons de LN24 se rendent compte que le modèle économique prévu était intenable, et qu'il fallait rationaliser tout en augmentant le (petit) capital. On peut dire qu'à partir de ce moment, la station a un peu été de Charyble en Scylla et de repêchage en repêchage, les fondateurs fuyant le navire les uns après les autres, ce qui n'aidait ni la cohérence du projet, ni ne garantissait une bonne continuité de gestion. Il fallait du courage et de la conviction pour s'accrocher à cette barque chahutée dans les tempêtes du monde médiatique.

LA VENUE DU SAUVEUR 

Quand IPM, qui était alors dans une époque d'ambitions et avait la volonté de créer un "vrai" groupe multimédias, a annoncé qu'elle allait racheter une grande partie du capital, faire déménager la chaîne dans ses locaux et lui donner un nouveau projet, on l'a cru sauvée. L'arrimage à un grand groupe de presse n'est-il pas la recette recommandée partout lorsqu'il s'agit d'assurer l'avenir d'un média solitaire, devant à lui seul assurer toutes les tâches ?  Les premiers mois chez IPM n'ont pas manqué d'enthousiasme. Sous la houlette d'un philosophe-professionnel de la programmation télévisuelle, qui en devient directeur début 2022, l'heure est au grands projets et aux vastes ambitions, que ce soit pour la chaîne ou pour sa version en ligne, qui doit en être la tête de pont pour le public moins âgé. Il y avait un vrai projet, audacieux, avec de nouvelles émissions qui auraient dû faire le buzz, mais n'ont pas eu le succès escompté. Ce plan aurait pu sans doute aboutir dans une entreprise aux reins solides, qui aurait donné à la chaîne le temps de s'installer et de conquérir petit à petit un public tout en se développant sur les nouveaux médias. Mais les propriétaires n'en avaient pas les moyens. Fin 2023, finis les grands projets. La direction de la chaîne reviendra à l'intérieur de l'entreprise, et la voilure sera amplement ramenée, tout ce qui était en lien avec les médias en ligne étant notamment supprimé. Mais ceux qui travaillent à LN24 y croiront toujours, remodelant la grille d'année en année, ouvrant entre autres de larges plages de l'antenne à la diffusion de vieux documentaires des télévisions françaises (qui, paradoxalement, feront de bonnes audiences).

LA MESSE EST DITE 

L'an dernier, le pari de réaliser des avant-soirées et des soirées centrées sur l'actualité avait été lancé par les derniers rescapés de LN24, qui ont tenu la barre tant qu'ils ont pu. Les rediffusions de certaines de ces émissions, qui a occupé la chaîne tout cet été, démontrent qu'un beau travail a été réalisé. Mais, une nouvelle fois, sans que les objectifs soient remplis et l'équilibre financier en vue.

Depuis quelques mois, et le naufrage des médias "papier" du groupe IPM repêchés par Rossel, la messe de LN24 (qui reste chez IPM) semblait dite. Mais imaginait-on qu'une chaîne qui s'est bâtie sur le traitement de l'info deviendrait une sorte de sous-chaîne généraliste, sans plus le moindre journal télévisé, et où ne subsisteraient que quelques émissions de plateau, plutôt de type talk-show à chroniqueurs, et quelques programmes spécialisés.

La comparaison entre la grille des programmes de septembre 2024 et de septembre 2025 parle d'elle-même : où sont les news, sinon dans le titre et… dans la diffusion télé du morning live de LNRadio ? 

 

Tous les "nouveaux" programmes (ou les rediffusions de shows et de jeux français) ne sont pas encore là, et hormis l'arrivée de la version belge d'une émission dont Eric Dupont-Moretti était la vedette en France, d'autres surprises sont annoncées. Mais, semble-t-il, soit elles seront de l'ordre de l'infotainment, soit plus vraiment du ressort de l'info au sens strict. Plus de JT, plus de news, plus de journalistes, juste des chroniqueurs et des apports du personnel d'IPM, cela permet sûrement de réduire les dépenses, tout en misant (comme d'autres acteurs médiatiques soutenus par la majorité à la FWB) sur le pactole supposé des diffusions de compétitions sportives et des magazines sportifs y attenant.

LN24 sans Les News, est-ce la bonne formule ? C'est sans doute la dernière possible, avant l'écran noir. Le public de l'info était difficile à conquérir. Soit. Mais quid du "grand public" qui regarde déjà certains de ces talks ou documentaires sur les télévisions françaises, et sont déjà abreuvés de rediffusions tant sur les chaînes de la RTBF que celles du groupe RTL, sans parler bien sûr de AB3 ou des sous-chaînes françaises accessibles sur toutes les plateformes.

Créer une nouvelle chaîne qui n'a rien (ou presque) pour se distinguer des autres à un moment où bien des augures annoncent la fin prochaine de la télévision généraliste mérite un certain courage. Celles et ceux qui ont relevé le mât écorché de LN24 n'en manquent sûrement pas. Mais pourront-ils cette fois mener leur navire à bon port, et jusqu'à quand leur armateur leur laissera-t-il la bride sur le cou ? 

Frédéric ANTOINE. 

(1)  Décrochage belge de BFM France à partir d’octobre 1994, puis mise à l’antenne sur Bruxelles en 1995 (107.6 MHz), avant extension en Wallonie. Arrêt : 14 août 2008.

 

 

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