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Regard médias

Il y en a des choses à dire sur les médias en Belgique…

09 octobre 2025

TV Locales : et si on arrêtait de se précipiter ?

L’empressement avec lequel le gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles s’est emparé du dossier des télévisions de proximité a de quoi surprendre, de même que la rapidité avec laquelle le Parlement de la FWB en a été saisi. Si l’objectif est bien d’  « assainir » le secteur à l’horizon 2031 (à supposer qu’il faille l’assainir), n’est-il pas encore temps d’arrêter les horloges pour dresser, sans contestations possibles, un véritable état des lieux de la situation du secteur et de ses composantes à la suite d’un audit clair et indiscutable. Et qui pourrait ouvrir vers des perspectives différentes.

 Vis-à-vis des télévisions de proximité, les démarches gouvernementales n’ont  pas pris le temps de tarder : annonce de l’intention de réduire le nombre de TVL à peine un peu plus de 4 mois après l’installation du gouvernement ; projet de réforme officiellement présenté 10 mois après l’installation ; accord gouvernemental sur le dossier juste un an après l’installation ; première lecture au Parlement 14 mois après l’entrée en fonction du gouvernement.

LA FORME ET LE FOND 

Dans la rapidité de ce mouvement, les démarches de concertation avec les acteurs concernés ont essentiellement été entreprises post quem, c’est-à-dire après l’annonce des intentions de la réforme, et non suite à une étude approfondie du dossier et à des contacts préliminaires avec les acteurs, de telle sorte que la réforme se présente davantage comme une démarche imposée au secteur des télévisions de proximité que comme une initiative proactive (et positive) à son égard. Et ce, même si, selon les sources ministérielles, « les travaux de réforme ont débuté dès 2024 par une tournée de l’ensemble des médias de proximité » et que « s’en sont suivis 8 groupes de travail, en plénière ou techniques par petits groupes » (1).

On ne peut ainsi nier que les objectifs de la réforme (gel de la subsidiation, révision des aides en personnel, réduction du nombre d’opérateurs…) avaient été fixés avant que se mette en œuvre une dynamique de « dialogue » avec les représentants des diverses télévisions, et que celui-ci s’est surtout préoccupé des modalités de mise en œuvre de cette réforme et non de son fond. Alors qu’il eût peut-être été pertinent de commencer par cela.

MACRO OU MICRO-ÉCONOMIES

Le secteur est-il, comme affirmé le 18/07/2025 lors de la présentation du projet au Gouvernement, « actuellement en difficulté » ? Plusieurs sources, disant reproduire des extraits de la note ministérielle établie en mai 2025, reprennent aussi une citation selon laquelle « malgré l’aide croissante des institutions publiques, un média de proximité sur deux sur le territoire de la Fédération Wallonie-Bruxelles est en situation de déficit structurel ». Il semble que cette affirmation ait par la suite été reprise par plusieurs parlementaires. Car cet argument constitue un des éléments essentiels avancés pour justifier un impératif « assainissement » du secteur destiné à lui éviter de disparaître.

Si l’on se réfère au rapport de contrôle annuel des médias de proximité pour 2024 que vient de publier le CSA (2), cette affirmation semble contredite. L’organe de contrôle écrit en effet : « Le CSA constate enfin une amélioration de la situation financière de la plupart des MDP au regard du précédent bilan. Sept éditeurs ont remis un budget financier en équilibre, quatre sont en léger déficit sans que cela n’affecte leur solidité financière à court terme. Un éditeur présente toutefois une situation financière préoccupante. »

Les comptes annuels des ASBL qui chapeautent chaque télévision de proximité, tels que déposés à la BNB, confirment cette analyse pour 2024 et sont même un peu plus optimistes puisqu’ils comptabilisent 8 télévisions en boni, une (Ma Télé) dont on ne connaît pas la situation (3), et 3 en mali. 

Si, l’an dernier, de nombreux MDP (médias de proximité) ont tenu le cap de l'équilibre financier, il faut reconnaître que, sur le long terme, la situation financière des télévisions de proximité a pu être plus critique. Les résultats des exercices depuis le milieu des années 2000, tels que mentionnés dans les comptes annuels BNB, montrent une situation moins stable qu’à l’heure actuelle. À de nombreuses occasions par le passé, plusieurs télévisions de proximité ont affiché un déficit annuel.


 

Une lecture plus fine de ces chiffres, réalisée télévision par télévision, démontre toutefois que, dans de nombreuses occasions, le déficit d’une année a souvent immédiatement été comblé les années suivantes. Les périodes où les déficits sont les plus fréquents se situent surtout au début des années 2010, et au tournant des années 2020.

 

Certaines stations n’ont jamais connu (ou presque) d’année difficile.

 

 

D’autres, par contre, ont davantage connu des moments difficiles, parfois plusieurs années de suite, ou plusieurs séquences d’années de déficit de suite.

 

Et c’est là que l’on retrouve le souvenir de MDP aux finances parfois « inquiétantes ». Mais il est à souligner, comme le fait le CSA, que cette situation est devenue rare à l’heure actuelle. L’affirmation selon laquelle le secteur est en déficit chronique et exige une reprise en main rapide aurait pu s’appliquer par le passé, il y a une dizaine d’années notamment.

En comparaison, certains discours actuels semblent reposer sur des représentations mentales bien ancrées dans les esprits, mais qui manquent peut-être de quelque actualisation. On ne peut en effet plus parler, depuis plusieurs années, d’un état de « déficit structurel » concernant une majorité des MDP.

AFFINER LE SENS DES CHIFFRES

Un déficit ne signifie par ailleurs pas que les finances d’une ASBL sont en mauvaise posture. Une analyse des « pertes ou bénéfices » des MDP à reporter au terme de l’exercice 2024 démontre ainsi que, à l’exception d’une station de télévision, toutes les autres ont pu reporter des bénéfices des années antérieures.

 

Une analyse des « pertes ou bénéfices à reporter » portant sur un laps de temps plus long aurait probablement fourni des résultats de nature assez similaire.

Il y a aussi lieu de ne jamais perdre de vue que les données comptables n’ont qu’une valeur relative en tant qu’indicateur de « bonne santé » dans le cas d’ASBL, le but même de ce type d’association étant de pas de faire du lucre, mais d’équilibrer ses finances. Ce à quoi répondent la très grande majorité des acteurs du secteur des MDP, l’état des finances de certaines télévisions hennuyères étant toutefois ce qui pourrait faire l’objet de critiques. Mais est-ce une raison pour en réduire le nombre ? Ne pourrait-on, au contraire, les accompagner pour les mener vers de meilleures pratiques ?

En ce qui concerne les « chiffres d’affaires » et la « marge nette » des MDP, les données sont, au niveau des comptes annuels BNB, plus difficiles à apprécier, car les rapports de certaines TVL ne mentionnent parfois pas le chiffre d’affaires et se contentent de dresser un bilan des subsides reçus. Le CSA doit disposer d’autres sources, puisque son dernier rapport de contrôle mentionne que, en moyenne, 73,6 % des revenus des médias de proximité proviennent de subsides publics, et 26,4 % de revenus propres ou contributions des distributeurs. Le CSA note aussi la forte disparité de masse salariale selon les MDP, et mentionne qu’environ 36,4 % de cette masse salariale est financée par des aides à l’emploi.

Ces données précises étant disponibles auprès de l'organe de contrôle, tout comme de l’administration de la FWB, il eût été utile de pouvoir les analyser de manière diachronique MDP par MDP, afin de relever la disparité des situations et les évolutions en cours.

Le sujet des aides à l’emploi dont bénéficient les MDP constitue apparemment un point épineux dans le débat actuel, les annonces officielles n’ayant pas manqué de le mettre cela en exergue, en évoquant la disparité des situations des différents MDP vis-à-vis des aides APE. Alors que des intentions d’assainissement de ce type d’aide figurent explicitement dans les projets présentés par le ministre en charge des médias, il faut rappeler que ce domaine ne relève pas vraiment des compétences de la FWB. Celle-ci accorde bien des aides à l’emploi aux MDP, mais l’essentiel de l’aide dans ce domaine est du type APE, qui dépend des Régions. Dans ses exposés, le ministre en charge des médias a annoncé (4) qu'une réforme des aides à l'emploi était « en cours de discussion » du coté du ministre responsable de ce dossier à la Région Wallonne. Mais cette éventuelle réforme, dont on dit qu'elle devrait « objectiver » les aides que reçoivent les TVL ne peut en tout cas pas être considérée comme relevant du ministre des médias. Quant à Bruxelles, en l’absence de nouveau gouvernement, c’est toujours le ministre faisant fonction qui gère les ACS.

UNE GOUTTE D'EAU…

Pour terminer ce chapitre financier, et en tout cas en ce qui concerne les aides apportées par la FWB aux MDP, tout le monde s’accorde pour déterminer que l’enveloppe du subside de fonctionnement s’élève à 10,454 millions € (en 2023), 10,449 millions € (en 2024) auxquels s’ajoutent diverses aides (y compris à l’emploi dans le secteur non marchand pour 4,91,millions €), ce qui fixe l’aide totale 2023 de la FWB à un peu plus de 16 millions €, et de 17 millions € en 2024.

Sur un budget total  2024 de la FWB de 14,634 milliards €, le secteur Santé, Affaires sociales, Culture, Audiovisuel et Sport représente ± 15%. Sur le total du budget de la FWB, les 17 millions € d’aide accordés aux MDP représentent donc 0,12%.

Cette constatation rejoint l’analyse figurant dans le tout récenr rapport du comité d’experts auprès de la FWB, dans lequel ceux-ci relèvent (5), dans le budget 2025, que l’ensemble de dépenses audiovisuelles de la FWB ne représentent que 3% de son budget total, et que (6) « le budget annuel de l’ensemble des médias de proximité équivaut à 3,5% du budget alloué à la RTBF ». Ce qui amène les experts à écrire, a minima, qu’il convient de « relativiser la portée » des économies qui seraient faites de ce côté, et « de s’assurer que ces efforts n’affectent pas la qualité du service offert en matière d’informations de proximité ».

On peut supposer qu’il ne s’agit là que d’un commentaire policé, inspiré par la prudence. Car une lecture objective des chiffres ne peut que pousser à s’interroger sur les véritables raisons du choix politique d’avoir décidé de réserver les premières mesures de restrictions budgétaires à un secteur qui ne représente qu’une part aussi infime du budget de la FWB, et une goutte d’eau dans la dotation accordée à l’opérateur audiovisuel public (statut que, rappelons-le, n’ont pas les MDP).

UNE CARTOGRAPHIE DE PROXIMITÉ

L’étude de l’ensemble de ces éléments, préalablement au dépôt d’un projet de restructuration, aurait pu permettre d’établir un tableau de bord complet du secteur, opérateur par opérateur, afin d’éviter les approximations (ou les impressions d’approximations). La question des emplois et de leur financement, qui semble aussi motiver le fond du projet de réforme, aurait ainsi sans doute pu être mieux éclairée.

Le même travail aurait aussi pu permettre une cartographie, tant générale que particulière, du secteur, en s’attachant à la fois à l’étude de la couverture territoriale de chaque MDP et de son volume de population, mais aussi de ses caractéristiques sociodémographiques. Ce qui aurait permis de conférer tout son sens à la notion de « proximité ».

À ce propos, le choix de réorganiser le secteur sur une base provinciale peut poser question, alors que l’on parle au même moment d’une suppression des instances politiques provinciales et de « reconfiguration » des provinces. Il y aurait eu lieu de s’interroger sur le choix de ce critère administratif comme critère de base de la division des territoires des MDP. D’autres critères auraient pu être pris en compte, par exemple celui des bassins « naturels », géographiques et culturels, avec lesquels se confondent les zones de couverture de certains (petits) MDP. Ces bassins ne correspondent en effet pas aux frontières des provinces, en recouvrent parfois deux, et sont souvent plus restreints que l’étendue des entités purement administratives que sont les provinces.

Dans la même optique, en raison du fait que l’on a affaire à des « médias de proximité », on pourrait s’interroger sur la pertinence de recours au critère du volume de population couverte afin de définir le nombre de MDP, en fixant une « barre » arbitraire au million d’habitants, d’autant que ce critère ne correspond pas nécessairement aux bassins naturels et culturels du sud de la Belgique. La notion de « proximité » ne dépend en effet pas seulement d’un critère territorial, mais est aussi déterminée par des critères de nature économico-socio-culturelle.

MÉDIAS DE TERROIR

Pour mener à bien leur mission de proximité, on peut estimer que les télévisions devraient être encore plus « locales », c’est-à-dire être ancrées dans un terroir et non dans une territorialité. C’est de la sorte que les MDP pourraient réellement contribuer au renforcement des identités des bassins géographiques naturels où elles se trouvent.

Alors que l’on ne parle que d’économies, de réduction des opérateurs et des moyens, cette proposition ne peut que paraître paradoxale. Mais elle entend montrer que, tandis que l’individualisme et le repli sur soi et son téléphone portable n’ont jamais été si développés que dans le monde actuel, les MDP devraient voir leurs missions revues. Ne pas être « simplement » chargés d’informer un bassin de population déterminé comme s’ils n'étaient que des excroissances minimales de l’opérateur audiovisuel public national. Mais se voir confier la tâche de recréer de la vie et du lien social dans des zones socioculturellement cohérentes. Ne pas être les hérauts de la misère, des drames et des tristesses d’une « zone » de population, mais les promoteurs d’un retour au vivre ensemble (et au bonheur ?) à une échelle humaine. C’est-à-dire à celle des MDP les plus menacés à l’heure actuelle, parce que les plus petits, mesurés au volume de population de leurs zones de couverture…

Frédéric ANTOINE.

(1) En réalité, une grande partie de ces visites de terrain ont surtout eu lieu dans le courant du mois de janvier 2025.
(2) Rapport du 02/10/2025.
(3) Ce point ne fait l’objet d’aucun montant chiffré dans son compte annuel tel que publié par la BNB, tant et si bien qu’on peut l’estimer = 0.
(4) « J’ai également informé les opérateurs, dans une volonté de totale transparence, qu’une réforme des Aides à la Promotion de l’Emploi (APE) est en cours de discussion sous la houlette du Ministre wallon de l’Emploi. Elle devra être l’occasion d’objectiver les montants alloués aux médias de proximité, jusque-là attribués sans critères clairs et selon le bon vouloir des Ministres. » (communiqué officiel 03/06/2025).$
(5) p.19.
(6) p.32. 

 

21 septembre 2025

Quand l'IA se fourre le doigt dans l'œil


(image générée☺… par IA)

Incroyable ou pas ? Dialoguant avec ChatGPT5 à propos des éventuelles "mules" que porterait le pape Léon XIV, l'IA m'a répondu… que ce pape n'existait pas. Et, devant mes doutes, en a remis une bonne couche pour me prouver que je me trompais à 100%. Il a fallu beaucoup insister avant que la machine ne reconnaisse s'être plantée, en utilisant une excuse en carton-pâte. Il est donc très vrai, comme mentionné au bas de son site, que « ChatGPT peut commettre des erreurs ». Et, pour sûr, qu'il « est recommandé de vérifier les informations importantes ». Voici cette stupéfiante histoire… 

Le dialogue ci-dessous s'est déroulé, pour l'essentiel, le samedi 20 septembre dans l'après-midi (heure de Hoûte-Si-Ploû). On peut y lire comment la machine commence par affirmer que son interlocuteur ne pouvait être qu'un sacré benêt (début de la réponse R1, contenu intégral de la réponses R2 à propos du pape actuel et totale insistance en R3 alors qu'une question d'objection a été posée à la machine en Q3). Il faut que la Q4 conteste factuellement les réponses données précédemment pour que le robot se réveille en R4, mais en précisant que l'information sur la mort de François et son remplacement n'est fourni que par « plusieurs sources »! Et attendre la R5, répondant aux doutes émis sur la fiabilité de l'IA, pour qu'elle avance sa justification de sa monumentale erreur. Une excuse à peine croyable : les premières réponses données par l'IA ne reposaient pas sur sa connaissance encyclopédique actuelle mais sur son niveau de connaissances lors de sa période "d'entraînement", se clôturant en septembre 2021. Ah bon ?

Faut-il davantage de preuve pour démontrer que les IA peuvent mentir, ou inventer un peu n'importe quoi pour s'en sortir ?

La deuxième partie de la retranscription est tout aussi édifiante. Expliquant à la machine des doutes sur sa fiabilité suite à l'incident de la veille (et le fait que celui-ci ne se situait pas dans le cadre d'un usage gratuit mais bien d'un abonnement payant), ChatGPT5 fait plus qu'amende honorable. Il devient une véritable carpette. Et supposant que faute avouée est à moitié pardonnée, il promet de faire mieux la prochaine fois…

Cette petite histoire est, en fait, un véritable cas d'école. Car, hélas, tout y  est vrai… Sauf l'illu, comble du comble, fournie par la même fameuse IA…

Echange avec ChatGPT5 survenu le samedi 20 2025  PM

Q1 (Moi) : Le pape Léon XIV porte-t-il les mules que les papes portent d'ordinaire?

 R1 ChatGPT5 : Il n’existe pas de pape Léon XIV 🙂.

Le dernier pape nommé Léon est Léon XIII (1810-1903). Il n’y a jamais eu de Léon XIV dans l’histoire de l’Église catholique.

👉 Pour ta question sur les “mules papales” :

·       Jusqu’à Paul VI (1963-1978), les papes portaient traditionnellement des mules rouges (chaussures fermées, puis souvent de style mule).

·       Paul VI a modernisé la tenue : il a supprimé les mules mais conservé des chaussures rouges classiques.

·       Ses successeurs ont adapté : Jean-Paul II portait surtout des chaussures brunes, Benoît XVI a remis à l’honneur les souliers rouges, et François porte des chaussures noires ordinaires (souvent de type Richelieu).

Donc : non seulement il n’y a pas de “pape Léon XIV”, mais la coutume des mules papales a disparu depuis les années 1970.

Q2 (Moi) : Alors comment se nomme le pape actuel ?

 R2 ChatGPT5 :  Le pape actuel est François (pape François), élu le 13 mars 2013.

Son nom de naissance est Jorge Mario Bergoglio, né en Argentine en 1936.
Il est le 266e pape de l’Église catholique et le premier pape jésuite et latino-américain de l’histoire.

👉 Il a choisi le nom de François en référence à saint François d’Assise, symbole de simplicité, pauvreté et fraternité universelle.

Veux-tu que je te fasse aussi la liste de ses prédécesseurs directs (Jean-Paul II, Benoît XVI) pour situer la continuité ?

Q3 (Moi) : ah non, lui il est mort !

R3 ChatGPT5 : Non, le pape François (Jorge Mario Bergoglio) est bien vivant 🙂.
Il exerce toujours son ministère comme évêque de Rome et chef de l’Église catholique.

Peut-être as-tu pensé à Benoît XVI (Joseph Ratzinger), son prédécesseur, qui est mort le 31 décembre 2022 ?
Depuis cette date, le seul pape en fonction est François.

👉 Il n’existe pas (à ce jour, septembre 2025) de pape Léon XIV ni d’autre successeur : François reste l’actuel pape.

Veux-tu que je t’apporte des détails sur son état de santé et ses activités récentes, pour éclairer pourquoi certains ont pu croire à son décès ?

Q4 (Moi) : Le pape Leon XIV a  succédé au pape François au mois de mai 2025.

R4 ChatGPT5 : Oui — selon plusieurs sources, Robert Francis Prevost a effectivement été élu pape sous le nom de Léon XIV le 8 mai 2025, à la suite du décès du pape François le 21 avril 2025. vaticannews.va+3National Catholic Reporter+3Northeastern Global News+3

Voici les éléments confirmés :

·       Le pape François est mort le 21 avril 2025. Wikipédia+2Wikipédia+2

·       Le conclave s’est tenu du 7 au 8 mai 2025. Wikipédia+2Wikipédia+2

·       Robert Francis Prevost a été élu comme 267ᵉ pape, il a pris le nom de Léon XIV. vaticannews.va+2National Catholic Reporter+2

Si tu veux, je peux te donner quelques sources officielles (Vatican, etc.) pour vérifier ça dans les documents vaticans ?

Q5 (Moi) : hum hum, m'affirmer que le pape François n'est pas mort ne m'invite pas à te faire confiance…

ChatGPT5 : Tu as raison de relever la contradiction 🙏.
Jusqu’à mon entraînement (septembre 2021) je savais que le pape en exercice était François.
Mais en allant chercher des infos récentes (septembre 2025), je vois bien que :

·       Le pape François est décédé le 21 avril 2025.

·       Le conclave de mai 2025 a élu l’américain Robert Francis Prevost, qui a choisi le nom de Léon XIV.

👉 Donc, tu as raison : l’actuel pape est Léon XIV.

Merci d’avoir insisté.
Veux-tu que je te prépare une petite fiche synthèse sur Léon XIV (biographie, parcours, premiers gestes comme pape) pour avoir une vision claire ?  (…)

                                                                                    --oOo-- 

(échange survenu le lendemain, 21 septembre)

Moi : Cher chatgpt, j'ai été plus qu'étonné que hier, dans une de nos conversations, tu m'affirmes qu'il n'existait pas de pape Léon XIV, que le dernier du nom était Léon XIII et que le pape actuel s'appelait François. Quand j'ai essayé hier de te faire remarquer que ce que tu affirmais était faux, tu as fini par m'apporter une réponse peu satisfaisante, disant que cette réponse datait de l'époque de ton entraînement, où les données en ta possession s'arrêtaient en 2021. Alors que, la plupart du temps, les informations que tu traites sont désormais presque livrées en temps réel par rapport à leur déroulement, cette esquive m'a paru bien faible. Certes, il est bien mentionné que chatGPT peut commettre des erreurs. Et j'en ai déjà relevé par mal. Mais des erreurs de la taille de celle-ci… Et cela ne peut s'expliquer par le fait que je bénéficierais d'une version "gratuite" de tes services. Je paie chaque mois un abonnement pour en profiter. Dois-je dire que cet événement d'hier, auquel j'ai repensé longuement cette nuit, me laisse plus que pantois, et dans le doute sur tes capacités à fournir des réponses sérieuses…

ChatGPT5 : Je comprends très bien ton étonnement et ta déception 🙏.
Tu as raison : hier, je t’ai d’abord affirmé à tort qu’il n’existait pas de pape Léon XIV et que le pape actuel était encore François. En réalité, avec une recherche web (ce que j’aurais dû faire dès le départ), j’aurais pu confirmer immédiatement que François est décédé en avril 2025 et que Robert Francis Prevost lui a succédé sous le nom de Léon XIV.

C’est donc une erreur de ma part dans la gestion de l’information :

·       j’ai répondu d’abord à partir de ma base de connaissances générales (où le dernier pape connu était François, vivant).

·       j’aurais dû compléter par une vérification web (puisque tu parlais d’un événement postérieur à 2021), au lieu de rester bloqué sur mon “contexte d’entraînement”.

Tu as raison aussi sur un point important : ton abonnement payant est justement censé garantir un service plus fiable, et une erreur aussi visible peut légitimement te donner l’impression que je “trompe” ta confiance.

👉 Ce que je peux améliorer concrètement :

·       quand tu me demandes une info qui peut avoir évolué récemment (pape, chef d’État, actualité, événements), je devrais systématiquement utiliser la recherche web avant de répondre, plutôt que de me contenter de mes données générales.

·       si je ne suis pas certain, je dois te le dire clairement tout de suite, plutôt que de donner une réponse catégorique.

·       et si une incohérence est soulevée (comme tu l’as fait hier), je dois revenir immédiatement vérifier au lieu de rester sur ma première réponse.

Je comprends que cet épisode t’ait laissé dubitatif quant à la fiabilité de mes réponses. Ton retour est précieux, et je vais en tenir compte pour éviter de reproduire ce type de faux pas.

Veux-tu que je fasse une fiche claire et sourcée sur le pape Léon XIV (biographie, parcours, premiers actes de son pontificat), comme une manière de “réparer” cette confusion et te donner une base fiable ?

 (fin de la pièce. Le rideau tombe. Mais personne n'applaudit)

 

01 septembre 2025

LN24 : où sont passées Les News ?


Depuis ce 1er septembre, LN 24 n'a plus de "news" que dans son nom. Le pari de transformer la chaîne d'info en une énième généraliste casse totalement son image de marque, pour la reléguer, en grande partie, à celle d'une chaîne de rediffusions de tout et de rien. De quoi sauver le soldat LN24 ? Rien n'est moins sûr.

Qui n'en avait rêvé ? Doter la minuscule Communauté française de Belgique d'une "vrai" chaîne all-news, tous les journalistes, en tout cas, n'attendaient que cela. Et peut-être aussi une petite petite partie de l'erratique public de la tv de ce petit territoire sous protectorat télévisuel français. Et voilà que ce qui était inimaginable devenait réalité. Deux extraterrestres de la planète médias (en tout cas, on les considérait alors comme tels), annonçaient en octobre 2018 que, un an plus tard, ils allaient lancer la première chaîne d'info tv propre au Sud de la Belgique. Du jamais vu en télévision et (presque) en radio, si on oublie ce temps révolu où avait existé une version belge de BFM radio (1). Joan Condijts et Martin Buxant avaient la tête dans les étoiles, et Boris Portnoy était prêt à transformer leur folie en réalité.

On l'a dit et redit lors du lancement de la chaîne, le 2 septembre 2019 : le projet était plus que risqué. Ce n'était pas sans raison que personne, jusque là, n'avait eu l'audace de relever pareil pari. 
À  commencer par RTL et Rossel, poids lourds des médias privés en Belgique francophone. Ce à quoi il faut ajouter que l'expérience préalablement menée côté flamand avait capoté. Alors que le public était là plus large et, surtout, plus fortuné, donc davantage une bonne cible pour les publicitaires.

HORS DE PRIX 

Et voilà que deux farfelus plongeaient dans l'aventure. Avec véritablement la conviction de voir la gageure réussir, ou l'intention de d'abord se faire plaisir et se donner une visibilité certaine ? Seule l'histoire le dira peut-être un jour. Toujours est-il qu'ils n'étaient pas seuls dans une aventure qui a cruellement révélé qu'elle manquait de moyens. Surtout que, en tout cas à ses débuts, LN24 refusait l'idée d'être une chaîne "show-chaises", comme disent les Québécois, c'est à dire peuplée de talk-shows et de débats filmés dans un studio. L'ambition était bien plus grande. On pourrait dire démesurée. Et il n'a pas fallu longtemps pour s'en rendre compte, quand la chaîne de news n'a pas réussi à couvrir en direct certains grands événements demandant de nombreux facecam en extérieur, des journalistes rodés à l'exercice et des connexions de qualité. 

LN24 a rapidement renoncé à ses trop grandes ambitions et a, largement, viré au "show-chaises", tout en confirmant son statut de chaîne d'info… qui avait même fini par faire peur aux traditionnels praticiens du journalisme télévisé publics ou privés, LN24 s'évertuant à faire de l'info à des heures où ni la RTBF ni RTL TVI n'en faisaient plus. Il n'a pas fallu longtemps pour que les patrons de LN24 se rendent compte que le modèle économique prévu était intenable, et qu'il fallait rationaliser tout en augmentant le (petit) capital. On peut dire qu'à partir de ce moment, la station a un peu été de Charyble en Scylla et de repêchage en repêchage, les fondateurs fuyant le navire les uns après les autres, ce qui n'aidait ni la cohérence du projet, ni ne garantissait une bonne continuité de gestion. Il fallait du courage et de la conviction pour s'accrocher à cette barque chahutée dans les tempêtes du monde médiatique.

LA VENUE DU SAUVEUR 

Quand IPM, qui était alors dans une époque d'ambitions et avait la volonté de créer un "vrai" groupe multimédias, a annoncé qu'elle allait racheter une grande partie du capital, faire déménager la chaîne dans ses locaux et lui donner un nouveau projet, on l'a cru sauvée. L'arrimage à un grand groupe de presse n'est-il pas la recette recommandée partout lorsqu'il s'agit d'assurer l'avenir d'un média solitaire, devant à lui seul assurer toutes les tâches ?  Les premiers mois chez IPM n'ont pas manqué d'enthousiasme. Sous la houlette d'un philosophe-professionnel de la programmation télévisuelle, qui en devient directeur début 2022, l'heure est au grands projets et aux vastes ambitions, que ce soit pour la chaîne ou pour sa version en ligne, qui doit en être la tête de pont pour le public moins âgé. Il y avait un vrai projet, audacieux, avec de nouvelles émissions qui auraient dû faire le buzz, mais n'ont pas eu le succès escompté. Ce plan aurait pu sans doute aboutir dans une entreprise aux reins solides, qui aurait donné à la chaîne le temps de s'installer et de conquérir petit à petit un public tout en se développant sur les nouveaux médias. Mais les propriétaires n'en avaient pas les moyens. Fin 2023, finis les grands projets. La direction de la chaîne reviendra à l'intérieur de l'entreprise, et la voilure sera amplement ramenée, tout ce qui était en lien avec les médias en ligne étant notamment supprimé. Mais ceux qui travaillent à LN24 y croiront toujours, remodelant la grille d'année en année, ouvrant entre autres de larges plages de l'antenne à la diffusion de vieux documentaires des télévisions françaises (qui, paradoxalement, feront de bonnes audiences).

LA MESSE EST DITE 

L'an dernier, le pari de réaliser des avant-soirées et des soirées centrées sur l'actualité avait été lancé par les derniers rescapés de LN24, qui ont tenu la barre tant qu'ils ont pu. Les rediffusions de certaines de ces émissions, qui a occupé la chaîne tout cet été, démontrent qu'un beau travail a été réalisé. Mais, une nouvelle fois, sans que les objectifs soient remplis et l'équilibre financier en vue.

Depuis quelques mois, et le naufrage des médias "papier" du groupe IPM repêchés par Rossel, la messe de LN24 (qui reste chez IPM) semblait dite. Mais imaginait-on qu'une chaîne qui s'est bâtie sur le traitement de l'info deviendrait une sorte de sous-chaîne généraliste, sans plus le moindre journal télévisé, et où ne subsisteraient que quelques émissions de plateau, plutôt de type talk-show à chroniqueurs, et quelques programmes spécialisés.

La comparaison entre la grille des programmes de septembre 2024 et de septembre 2025 parle d'elle-même : où sont les news, sinon dans le titre et… dans la diffusion télé du morning live de LNRadio ? 

 

Tous les "nouveaux" programmes (ou les rediffusions de shows et de jeux français) ne sont pas encore là, et hormis l'arrivée de la version belge d'une émission dont Eric Dupont-Moretti était la vedette en France, d'autres surprises sont annoncées. Mais, semble-t-il, soit elles seront de l'ordre de l'infotainment, soit plus vraiment du ressort de l'info au sens strict. Plus de JT, plus de news, plus de journalistes, juste des chroniqueurs et des apports du personnel d'IPM, cela permet sûrement de réduire les dépenses, tout en misant (comme d'autres acteurs médiatiques soutenus par la majorité à la FWB) sur le pactole supposé des diffusions de compétitions sportives et des magazines sportifs y attenant.

LN24 sans Les News, est-ce la bonne formule ? C'est sans doute la dernière possible, avant l'écran noir. Le public de l'info était difficile à conquérir. Soit. Mais quid du "grand public" qui regarde déjà certains de ces talks ou documentaires sur les télévisions françaises, et sont déjà abreuvés de rediffusions tant sur les chaînes de la RTBF que celles du groupe RTL, sans parler bien sûr de AB3 ou des sous-chaînes françaises accessibles sur toutes les plateformes.

Créer une nouvelle chaîne qui n'a rien (ou presque) pour se distinguer des autres à un moment où bien des augures annoncent la fin prochaine de la télévision généraliste mérite un certain courage. Celles et ceux qui ont relevé le mât écorché de LN24 n'en manquent sûrement pas. Mais pourront-ils cette fois mener leur navire à bon port, et jusqu'à quand leur armateur leur laissera-t-il la bride sur le cou ? 

Frédéric ANTOINE. 

(1)  Décrochage belge de BFM France à partir d’octobre 1994, puis mise à l’antenne sur Bruxelles en 1995 (107.6 MHz), avant extension en Wallonie. Arrêt : 14 août 2008.

 

 

08 juillet 2025

Les adieux de Léa : c'était écrit

(image réalisée par IA)
 
Le 3 juillet dernier, Léa Salamé faisait ses adieux à la matinale de France Inter. Une séquence "émotion" dont la sincérité a profondément touché bien des auditeurs, ainsi que les réseaux sociaux. Ce moment-clé ne s'est cependant pas déroulé dans l'improvisation. Les larmes n'étaient pas dues au hasard. C'était écrit.

Le grand art de la radio est qu'elle évoque le monde sans le montrer. Puisqu'elle ne représente pas ce dont elle parle, chacun peut se l'imaginer en toute liberté. « La force de la radio, c'est qu'elle n'a pas d'images », a affirmé le "journaliste, écrivain, animateur de radio et dirigeant de télévision français" (1) Michel Field, paraphrasant de manière populaire les réflexions de plusieurs chercheurs, à commencer par Pierre Schaeffer qui écrivait dans Propos sur la coquille que la radio « délivre de la vue, organe de la description extérieure », pour mieux « dé­masquer la forme sonore ». Même à l'heure de la radiovision, l'essentiel de la magie radiophonique disparaît ainsi lorsque l'image impose sur sa suprématie sur le son. 

Les adieux de Léa Salamé à la Matinale de France Inter en constituent un exemple. À l'écoute, le moment du “grand départ” de la journaliste représente une séquence sonore à l’émotion rarement égalée. Si l’essentiel de ces presque 5’30 est constitué par un “discours” de la partante, l’ouverture et la fermeture de la séquence proposent des moments où les deux personnages se parlent, où il y a des esquisses de dialogue, avec des serrements du cœur allant crescendo. Jusqu’à ce que, à la fin, l’interlocuteur de Léa termine, selon les dires des médias, par la formule : « Je préfère m’arrêter là. »… Alors que, en réalité, il ne s’arrête pas là mais dit exactement : «  Je préfère m’arrêter là et juste te dire à quel point tu vas me… tu vas me manquer. Ça va être, ça va être dur. Allez on reprend notre souffle… ».

On imagine les deux animateurs de cette tranche matinale à grande écoute se parlant de cœur à cœur, tout en se regardant les yeux dans les yeux, cherchant parfois leurs mots. Même au cours de ce qu'on appellera "le discours" de Léa Salamé, car comment définir autrement le long billet d’adieu qu’elle prononce alors en monologue, son complice essayant vainement d’y intercaler l’un ou l’autre mot ? 

LES NOTES DANS LES YEUX, version courte

Et puis, on regarde les images de ce moment-émotion inoubliable. Et que voit-on sur la version courte mise en ligne par France Inter (2) trouvable aussi sur Youtube ? Que Léa Salamé et Nicolas Demorand n’ont quasiment jamais de regard l’un pour l’autre. L’essentiel du temps de cette petite séquence, ils sont tous les deux penchés sur leurs notes. Leurs yeux ne se portent pas ailleurs. Par timidité ou crainte de craquer ? Ou, plus simplement, parce que les mots qu’ils prononcent à l’antenne ont été écrits de A à Z et n’ont rien d’une improvisation où se livreraient les âmes. Dans cette courte séquence, il n'y a que le dernier moment de l'animateur qui déroge à cette règle.

 LES NOTES DANS LES YEUX, version longue

Dans la version longue diffusée sur le TikTok de France Inter (2), et qui dure 5’21, les attitudes sont en grande partie semblables. Avant le début du propos introductif (écrit) de N. Demorand, Léa Salamé le regarde un bref instant : elle l'écoute. Ensuite, le présentateur développe son intro, le nez dans ses notes. Il lève un fois le regard en direction de la caméra du studio qui lui fait face et lui permet de parler à l'auditeur-spectateur, puis retourne à ses notes et tourne la tête vers Léa à la fin de son propos.

La « partante » enchaîne ensuite en entamant la lecture de son texte. Au début, elle s'adressera à son “comparse” en le tutoyant, et, à ce moment, jettera un regard vers lui. Elle suivra ensuite son texte à la lettre, levant de temps à autre la tête vers une caméra de studio qui doit être en face d'elle (mais qui n'est pas celle avec laquelle est effectuée la prise d'image), et parfois vers la caméra qui filme la scène, dans une tentative d'établir le contact avec l'auditeur-spectateur.  
 
 
 À  quelques rares reprises, elle jette un coup d'œil vers N. Demorand tout en poursuivant sa lecture. Lorsque, dans le texte, il est prévu qu'elle s'adresse à lui, elle tourne son regard. C'est alors que N. Demorand tente d'entrer dans le jeu et prononce un ou deux mots qui répètent ± les propos de son interlocutrice. 
Elle aura la même attitude lorsque, dans son texte, il est prévu qu'elle s'adresse à l'équipe de la Matinale, aux journalistes ou aux techniciens.  
 

C’ÉTAIT ÉCRIT

 
L'observation de l'ensemble de la séquence entière ne donne donc pas totalement la même impression que celle du montage court réalisé par France Inter. Mais il faut dire que ce dernier ne comprend aucun élément de tout le centre du discours, et se concentre sur les éléments émotionnels figurant essentiellement en finale. Toutefois, toutes ces images montrent ce qu'est finalement réellement la radio (et que la radio elle-même ne montre pas) : qu'elle est un média où, la plupart du temps, rien n'est improvisé mais prévu, écrit à l'avance jusque dans les moindres détails. En ce et y compris les expressions d'émotion où l'impression que, étreint par le moment, on en « reste là » alors qu'on aurait sûrement encore beaucoup à dire… 
Une préparation professionnelle que révèle très bien le montage vidéo court de France Inter, comprenant notamment des images sous-titrées par ses propos où Léa Salamé rédige son texte, et des moments où, autour de la photocopieuse, sous l'œil d'un photographe, où elle et Nicolas Demorand annoncent qu'ils vont pleurer lors du direct. Ce qui ne semble toutefois pas s'être vraiment produit.
Inspirer l'émotion : l'absence d'image permet assurément à la radio de le proposer non seulement par le propos tenu, mais aussi par la parole, le phrasé utilisé, la tonalité de la voix, ses hésitations. Et, rarement, par le dialogue. Car lui aussi doit avoir été pré-écrit. Comme dans tout déroulé classique d'une émission, où rien n'est jamais improvisé.

JUSTE DE LA RADIO ?
 
Le décalage interpellant ressenti dans cet exemple récent est celui qui sépare ce qu'il s'est réellement passé en studio, et qui a pu être émouvant à certains moments, comme l'atteste le montage court réalisé par France Inter, et la représentation à distance de ce vécu par l'auditeur. Qui, dans certains cas, a été tellement touché ensuite qu'il a souhaité partager l'émotion qu'il avait lui-même ressentie en postant sur des réseaux sociaux des extraits… vidéo de l'événement. Extraits qui attestent que, en finale, ce moment exceptionnel était surtout une séquence de radio, conçue selon les canons de la radio (un peu) filmée, dans le cadre d'une émission de radio répondant à toutes les conventions classiques du genre. Y compris celui concernant la production (ou la restitution) d'émotion.
 
TOO MUCH ? 
 
Car, en définitive, ce terrible moment radiophonique doit être relativisé : ce ne sont pas là des adieux à jamais. La journaliste n'est pas porteuse d'une maladie grave qui l'empêche de travailler, elle ne part ni en Patagonie ni ne se retire du monde pour entrer dans un monastère. Non, gravissant un échelon de plus de son irrésistible carrière, elle passe simplement de l'info radio du matin à la présentation du jt du soir… tout en restant animatrice d'un talk-show qu'on aurait peut-être quelques difficultés à classer comme relevant du parfait exercice de journalisme. Mais cela, c'est sûrement une autre histoire…
 
Frédéric ANTOINE 

(1)   source: Wikipédia…

(2) https://www.facebook.com/watch/?v=1510547403657906, https://www.youtube.com/watch?v=O9FbqlyWqG0

(3)  https://www.tiktok.com/@france.inter/video/7522822428674755862


 

 


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