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Regard médias

Il y en a des choses à dire sur les médias en Belgique…
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10 juillet 2020

IPM reprend L'Avenir: la revanche du concombre masqué?

La nouvelle est tombée ce 9 juillet en soirée: le groupe IPM devient finalement acquéreur des Editions de l'Avenir (EDA) et de ses deux hebdos. Si cette nouvelle était somme toute logique, on ne peut oublier que cette acquisition sonne comme le retour de flamme d'une vieille histoire, celle des rapports entre IPM et le groupe L'Avenir.

IPM n'a cessé de le déclarer, notamment dès sa première offre de reprise EDA à Nethys lors du scandale Publifin : ce groupe de presse l'intéressait. Et l'avait déjà intéressé par le passé. La chose est incontestable. Mais cela met un peu de côté ce qui est antérieur à ce passé récent au cours duquel le groupe bruxellois a marqué de l'intérêt pour le quotidien catholique historiue du Namurois. Tant et si bien qu'on ne peut s'empêcher de penser que cette acquisition d'un "gros poisson" par une entreprise médiatiquement moins forte pourrait avoir des airs de petite revanche. On n'osera pas dire : de vengeance.

QUAND L'AVENIR RÉGNAIT

Il y a près de 30 ans, le paysage de la presse en francophonie ne revêtait pas la même configuration qu'aujourd'hui. A l'époque, le groupe IPM n'appartenait pas à une seule famille. Et les co-actionnaires du groupe variaient plutôt avec le temps. Jusqu'à ce que se fige, il y a environ 25 ans, une situation qui paraîtrait aujourd'hui paradoxale: le contrôle d'IPM par Vers L'avenir!
Bon nombre d'acteurs et d'observateurs ont sans doute perdu de vue ce moment historique. Mais il est essentiel, et correspond, en gros, à la période où le groupe namurois sortit de sa torpeur provinciale pour envisager de nouveaux horizons de développement, qui le mèneront par la suite à se dénommer Medi@bel. Les péripéties de cette époque ont été narrées avec précision par feu l'irremplçable Xavier Mabille dans un CH du CRISP (1). Notre ambition ne sera pas de paraphraser ici cette excellente étude, mais d'en inscrire les éléments marquants en regard de la situation actuelle.


En 1995, la SA IPM est détenue non par un, mais par trois actonnaires. Via la CDM, la famille le Hodey ne détient alors pas un tiers du capital du groupe. Le contrôle de l'éditeur de La Libre Belgique et de La Dernière Heure-les Sports s'opère via les participations croisées de deux acteurs: la société Quatuor Invest, habilement basée au Luxembourg, et la Financière de l'Avenir, elle aussi inscrite sur les hospitalières terres grand-ducales. A elles deux, ces sociétés possèdent 67,6% d'IPM. Derrière Quatuor Invest se cachent deux actionnaires: l'un, majoritaire, qui n'est autre que… la Financière de l'Avenir. L'autre est le groupe de presse Dupuis (implanté à Uccle, ce dernier est à ne pas confondre avec son homonyme de Marcinelle), qui édite alors notamment le magazine de luxe L'Evénement, et la revue sur la pub et les médias Media Marketing (ainsi que toutes les publications y attenantes).

A y bien regarder, le pilotage du contrôle du groupe IPM est donc alors réalisé par La Financière de l'Avenir, qui dépend elle-même de deux actionnaires: la SA Vers L'avenir, majoritaire, et le groupe de presse français La Voix du Nord, qui n'a pas alors encore été racheté par Rossel (ce ne sera le cas qu'en 1997). A l'époque, la SA Vers L'Avenir est elle-même contrôlée de manière écrasante par l'évêché de Namur et le prélat en place, Mgr Léonard.

En remontant l'ensemble de la filière, il apparaît donc clairement que c'est alors le groupe Vers L'Avenir qui dirige le groupe IPM, tout comme il choisira de se développer en s'engageant dans d'autres activités de presse (et notamment dans l'éphémère quotidien de gauche Le Matin).

UN CAMISOLAGE MAL TOLÉRÉ


Cet contrôle, pour ne pas dire ce camisolage de force, d'un groupe de presse bruxellois, éditant un des titres les plus prestigieux de la presse belge, et d'histoire catholique de surcroît, par une entreprise médiatique provinciale dépendant d'un évêque perdurera jusqu'au début des années 2000.
Il résistera au rachat de La Voix du Nord par Rossel, qui fera ainsi temporairement du groupe bruxellois un co-détenteur d'IPM. Il survivra à la sortie de l'évêché de Namur d'une grande partie du capital de ce qui s'appelle désormais Medi@bel, et qui sera majoritairement détenu à partir de 2009 par des intérêts catholiques flamands, en partie liés au monde de la presse (VUM), le solde étant entre les mains de deux évêchés, dont celui de Luxembourg.


L'ensemble de ces modifications de capital aura contribué à maintenir vivace un des éléments de la piliarisation de la société belge, la propriété du quotidien régional namurois et celle du groupe bruxellois éditant l'illustre Libre Belgique restant contrôlées par des intérêts liés à l'Eglise.

Ce qui est significatif, et intéressant, est que, rapidement, cette configuration n'a pas été appréciée par la CDM, détenue par la famille le Hodey. Celle-ci a intenté à plusieurs reprises des actions judiciaires contre Medi@bel. L'une d'entre elles soutenait qu'il y avait eu des clauses secrètes liant La Voix du Nord et les Editions de L'Avenir, et réclamait qu'elles soient rendues publiques. En juin 1999, la justice donnera raison sur ce point à la CDM.
Mais, comme le notait la revue Médiatiques, publiée alors l'ORM de l'UCL (2), la plus déterminante des action de la CDM aboutit le 3 juillet 2000. Ce jour-là, le tribunal arbitral jugeait recevable et bien fondée la plainte de la CDM contre Medi@bel, et ordonnait à cette dernière de permettre à la CDM de racheter les parts d'IPM que Medi@bel détenait. Et ce à condition que la direction de la CDM agisse avant trois mois. Ce qu'elle s'empressera de faire, contre versement à Medi@bel d'une somme alors évaluée à 240 millions de FB. Suite à ce jugement, La Libre Belgique et La DernièreHeure reviendront donc dans le giron de la famille le Hodey.

Ayant conquis son indépendance face à L'avenir en 2000, IPM, tombée intégralement entre les mains de la famille le Hodey, mettra finalement vingt ans à opérer le retour de balancier qui lui permet désormais d'avoir une totale mainmise sur le groupe namurois…

Frédéric ANTOINE.



(1) 1999/31-32 (n° 1656-1657)
(2) n° 22-23, 2001.

23 juin 2020

Quel Moustique pique aujourd'hui Roularta?

Alors que Nethys espérait ne pas vendre les Editions de L'Avenir par appartements, voici que Roularta insiste, dans l'urgence, pour en reprendre les magazines. Le premier pas d'une stratégie bien réfléchie.

La vente des Editions de L'Avenir (EDA) tarde. Nethys voulait tout céder d'un bloc, pour que le repreneur embarque tout le package, quitte à lui-même trier plus tard le bon grain de l'ivraie. On le sait, les propositions déposées sur la table par les quatre candidats à la reprise n'ont pas vraiment été à la hauteur des espérances de la SA dépendant d'Enodia, ni de ses commanditaires. Brader les EDA n'arrangeant personne, on était plutôt sur le bouton "pause". Or, voici que ce 22 juin Roularta s'annonce publiquement candidat à la reprise des hebdomadaires du groupe, en veillant bien à ce que les médias francophones relaient sa communication. Est-ce une information? Le groupe flamand figure depuis le début dans le quatuor de repreneurs potentiels des EDA. Il n'y a donc là rien de neuf. Sauf que Roularta dévoile cette fois un coin d'un voile, pourtant dès le début quasiment translucide: dans son offre, le groupe de Roulers n'a jamais été intéressé que par les hebdos de L'Avenir. Pour le reste, il s'y est plutôt plié pour la forme.

Dans l'œil du core-business

Et pour cause: Roularta n'a aucune expertise dans le domaine de l'édition de presse quotidienne. C'est même le seul secteur des médias où il n'a jamais historiquement investi. Le seul pied qu'il a mis dans cet étrier est tout récent, lorsqu'il a racheté les parts de DPG dans Mediafin, le holding co-propriété de Rossel pour éditer L'Echo et De Tijd, afin de renforcer son emprise dans le domaine des médias économiques et financiers. Si l'on ajoute à cela que les subtilités du marché sous-régional wallon des médias sont, elles aussi, plutôt étrangères à l'entreprise, on comprend aisément qu'elle n'a pas d'intérêt à s'engager dans cette galère. Alors que, côté presse  magazine, c'est tout autre chose. Même si ce secteur n'est pas le moteur historique du groupe, il est bien, par contre, son domaine d'excellence. Avec une belle compétence à décliner plutôt avec succès des concepts de magazines flamands dans le monde francophone. Rajouter Moustique et Télé Pocket à son arc revient pour Roularta à élargir son offre de presse périodique francophone, et conforter ainsi sa place sur ce marché.

Mid-market

Dans un premier temps, on opposera bien sûr à cette lecture ce qui paraît une évidence: la place que la presse magazine de télévision occupe déjà chez Roularta, depuis le temps lointain de son rachat de 50% de Télépro. Oui mais voilà: à l'heure actuelle, Moustique n'a plus grand chose d'un magazine télé. Le faire tomber dans l'escarcelle du groupe ne risque pas de causer beaucoup d'ombre au deuxième titre le plus vendu de la presse magazine francophone.

On rétorquera peut-être que, soit, Moustique est plutôt aujourd'hui un news magazine. Mais que, dans ce cas, il risque de faire doublon avec Le Vif, dont Roularta essaie depuis plus de vingt ans d'élargir l'assiette de lectorat.
Or, là est l'originalité ce cet éventuel rachat: au lieu d'essayer sans succès de supprimer le plancher de verre qui empêche Le Vif de toucher un public un peu plus "classes moyennes", pourquoi ne pas laisser le pendant francophone de Knack dans sa niche, et chercher à toucher ce fameux lectorat mid-market par un autre magazine? Dans ce cas, inutile de devoir le créer: il suffit de racheter Moustique, et le tour sera peut-être joué. Tout au plus s'agira-t-il d'éliminer les 'scories' du passé télé qui y subsistent, et d'un peu reprofiler le produit. Restera bien sûr la question du 'replacement' des journalistes spécialisés de l'ancien magazine des éditions Dupuis, souvent plein de talents. Pas sûr qu'ils seraient accueillis à bras ouverts chez Télépro

Le segment manquant

Dernière objection à régler: la place de Télé Pocket dans pareil montage. Ne fait-il, lui aussi double emploi? Là également, la réponse coule de source: si Le Vif-L'Express est confiné dans sa niche, il en est en quelque sorte de même pour Télépro, même s'il serait ici plus pertinent de parler de "chenil" que de "niche", pour peu que l'on reste dans le cadre d'une métaphore canine. Certes, le magazine télévisuel verviétois continue à être une réussite. Mais il s'adresse à un public au profil particulier, et plutôt âgé, sans beaucoup de commune mesure avec celui de Ciné-Télé-Revue, son principal concurrent. Pourquoi ne pas installer Télé Pocket sur ce segment manquant? Roularta pourrait ainsi réussir, dans le secteur de la presse tv, la même répartition de ses publics que celle qui découlerait d'un partage du marché "news magazine" entre Le Vif et Moustique.

S'il se concrétisait, ce deal de vente des seuls magazines d'EDA à Roularta réjouirait aussi un autre candidat à la reprise des éditions de L'Avenir: Rossel, qui n'a pas vraiment cure des magazines mis en vente, Moustique étant, au moins en partie, dans le même créneau que Le Soir Mag, et Télé Pocket, à certains égards, dans la même ligne de mire que Ciné-Télé-Revue. En cas de cession des hebdos à Roularta, la porte serait alors ouverte à la seule reprise par Rossel du journal L'avenir. Il ne resterait plus alors qu'à fixer le sort du Journal des Enfants, outil pédagogique utile à l'image de marque d'un groupe de presse moderne, et éventuellement se questionner sur le futur de Proximag, sauf si celui-ci ne s'avérait pas d'office condamné, vu l'état du marché de la presse gratuite push.

Déjà, L'avenir est imprimé chez Rossel et les deux entreprises ont en commun des activités liées à la recherche publicitaire. Le pas suivant, fourni grâce à Roularta, avec qui Rossel est déjà allié, serait alors presque naturel.

Frédéric ANTOINE.



12 juin 2020

IPM vs Rossel : la grenouille et le boeuf? Ou le roseau et le chêne?

Le groupe de presse IPM a choisi ces dernières semaines de jouer dans la cour des grands.
Après s'être porté candidat en mars à la reprise des Editions de l'Avenir, il s'est empressé de se manifester lors de la mise en vente du groupe Paris-Normandie, en avril.
A chaque fois, il rencontre devant lui un fameux adversaire de taille: Rossel.




Le 6 mars dernier, quatre candidats manifestaient leur intérêt pour le rachat à Nethys des Editions de l'Avenir: le fonds d'investissement allemand Fidelium Partners, Rossel, IPM (associé à des partenaires) et Roularta. Le covid ayant aggravé la maladie du groupe de presse wallon, la vente est toujours en suspens, mais IPM semble y croire, puisque le groupe avant déjà fait acte de candidature à l'automne 2019, en partenariat avec quatre investisseurs wallons (Bernard Delvaux, Laurent Levaux, Pierre Rion et Juan de Hemptinne). 

Quelques semaines après la révélation des noms des repreneurs potentiels du média wallon, le 21 avril, le groupe de presse français Paris-Normandie était (re)mis en liquidation judiciaire, les acquéreurs éventuels étant invités à se manifester pour le 22 mai. Pour cet acteur de la PQR (presse quotidienne régionale), ce n'était pas une première. Le groupe avait déjà connu plusieurs procédures judiciaires depuis 2012. La dernière, survenue en 2017, avait vu le groupe Rossel se porter candidat au rachat, avant d'être évincé par le tribunal au profit de l'offre faite par le PDG de l'époque, jugé moins croque-mitaine que l'éditeur belge. Une réputation que le groupe tenait de la manière 'vigoureuse' dont il avait mené la restructuration de La Voix du Nord, qui lui avait déjà valu, en 2014, de rater la reprise de Nice-Matin (ce qui donnera alors des idées à Nethys…)

Je suis ton père

2020 sonne le retour du Jedi. Rossel remet le couvert, étant cette fois porteur d'une réputation moins sulfureuse, et démontrant que la solution précédemment choisie n'était manifestement pas la bonne, puisqu'elle avait connu l'échec, le covid n'étant que le souffle qui avait ravivé les braises.
Le boulevard était grand ouvert pour le groupe bruxellois, où les activités françaises pèsent déjà plus lourd que son imposante place sur le marché belge. Or voilà qu'arrive une deuxième offre… pilotée par IPM. Non contents de s'affronter dans leur propre pays pour voir qui mangera le groupe de presse namurois, voici les deux protagonistes également en lutte sur le plan international.

On l'a dit: pour Rossel, cette candidature au rachat est presque une habitude. Elle s'inscrit dans le cadre de la stratégie d'une développement qui, depuis longtemps, considère la petite Belgique comme trop étroite pour satisfaire des ambitions de croissance. Une stratégie que Rossel n'est pas seul à avoir adopté dans ce petit royaume: les deux groupes de presse flamands DPG et Mediahuis, eux aussi étouffés par la petitesse du marché national, ont adopté une attitude de même nature. DPG est aujourd'hui le patron d'une bonne partie de la presse hollandaise, et est parti à la conquête de la presse danoise. Mediahuis a mis la main sur une autre partie de la presse batave, a posé ses valises en Irlande et vient de prendre possession de l'essentiel de l'édition de médis écrits au Luxembourg.

Impasse, pair et manque

Pour IPM, on est plutôt dans le registre de la surprise. Longtemps, ce groupe a été vu comme le Petit Poucet du secteur de la presse de Belgique francophone, à la fois par la faiblesse de diffusion de ses titres, les limites de ses capacités financières, et la très faible diversification de ses activités. L'international ne l'a jamais intéressé, ou il n'en a pas eu les moyens. Ses seuls fleurons dans le domaine sont l'édition, pour la Belgique, de versions adaptées de Paris-Match et du Courrier International. Et sa participation dans le titre français Libération est plutôt anecdotique. Les choses ont changé au cours de la décennie 2010, pendant laquelle le groupe a pris l'option de diversifier ses activités, mais en investissant hors du secteur des médias. Soit à l'opposé des choix de son principal 'concurrent' (même s'il n'est pas sûr que les deux compétiteurs jouent dans la même division).
Le choix d'IPM d'investir dans les paris sportifs est économiquement compréhensible. L'est-ce à d'autres titres pour un groupe média éditeur d'un des quotidiens les plus illustres de la presse belge, dont un de ses anciens patrons se plaisait jadis à dire qu'il était illustre, mais pas illustré? La question est ouverte, et peut-être davantage depuis que, en 2018, une partie de Sagevas, la S.A. faîtière de Betfirt, a été cédée par IPM à la société BF Capital Malta, que venait juste de créer au Français Jacques Elalouf, résidant à Londres et spécialisé à l'international dans le secteur des jeux en ligne.
A côté de ce domaine, IPM a aussi investi, entre autres, dans le tourisme de luxe en rachetant, notamment, un spécialiste français des voyages sur mesure.

La manifestation d'intérêt d'IPM pour le groupe L'Avenir n'est pas neuve. Déjà par le passé, l'éditeur de La Libre et de la DH avait tenté de l'acquérir. Mais sans succès. Son insistant intérêt récent s'enracine donc dans une histoire, tout en l'ayant jamais été aussi manifeste. L'implantation de L'Avenir, son importance sur le marché wallon, ses capacités à gérer une information de proximité, sont sans conteste tentantes pour un opérateur plutôt bruxellois qui a, depuis des années, rencontré des difficultés (et un peu renoncé) à gérer une véritable présence régionale. Sa présence dans les candidats à la reprise de Paris-Normandie est plus questionnante dans la mesure où, jusqu'à présent, le groupe n'avait manifesté aucune velléité de croissance de cette nature.

Roulage de mécaniques

Même s'il a grandi, s'est stabilisé et est aujourd'hui plus solide qu'hier, IPM est conscient qu'il n'est sans doute pas assez puissant pour assurer seul la reprise d'une entreprise presse de grande importance. D'où la subtilité d'offres de rachat où le groupe s'associe à d'autres partenaires. Dans le cas de L'Avenir, ceux-ci lui assurent une crédibilité wallonne. Et qu'un d'entre eux joue une rôle dans le repilotage de Nethys n'est sans doute pas innocent. Cela avantagera-t-il l'offre "d'ouverture" du 'petit' groupe belge face à son immense concurrent, dont le rêve reste (aussi) de contrôler une bonne partie de la PQR française?

Pour Paris-Normandie, s'être associé dans le NP Holding à Jean-Louis Louvel, l'ancien propriétaire du groupe, relève de la même stratégie. Mais ne produira peut-être pas les mêmes effets. Cette fois, le personnel du groupe français semble avoir pris le parti de Rossel, et se méfie du retour de l'ancien patron, qui n'avait pas vraiment convaincu. Pourquoi IPM est-il dès lors entré dans cette arène? Pour gagner à ce coup-ci, ou pour fourbir ses armes pour le coup d'après? Ou pour montrer que, face au chêne de la rue royale, l'ancien habitant de la rue Montagne aux herbes potagères n'est plus le frêle roseau d'antan?

Frédéric ANTOINE.



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